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A la Paris Games Week, le jeu vidéo africain cherche à se faire connaître
Article mis en ligne le 31 octobre 2018
dernière modification le 29 octobre 2018

Armée d’un pistolet, au milieu des paysages spectaculaires de Madagascar, Soa a pour mission de protéger son village des voleurs de zébus. A l’image de "Dahalo", développé par un studio malgache, le jeu vidéo africain veut montrer son potentiel dans une industrie où il pèse peu.

"Nous voyons le jeu vidéo comme une tribune à la fois pour montrer nos compétences, véhiculer nos valeurs culturelles et faire connaître l’histoire de notre pays", explique à l’AFP Matthieu Rabehaja, fondateur du studio Lomay qui développe "Dahalo".

Ce jeu de survie, qui doit sortir l’an prochain sur PC, propose différentes missions permettant de comprendre une problématique essentielle de la Grande Ile : l’insécurité liée aux voleurs de zébus, les "dahalos".

"Il y a trois personnages : une citadine qui découvre la situation, une fille de +dahalo+ et un militaire qui représente l’Etat", précise M. Rabehaja, qui a souhaité faire un jeu réaliste, jusqu’à reproduire fidèlement les paysages montagneux du sud de Madagascar.

A ses côtés, d’autres développeurs du continent africain ont été invités, comme lui, à la Paris Games Week, temple du jeu vidéo. (...)

"Nous voulons mettre en avant notre culture dans nos jeux vidéo, car on voit toujours des jeux de guerre ou inspirés de la mythologie grecque. Nous voulons apporter de la fraîcheur" (...)

Encore méconnus du grand public, qui arpente souvent intrigué le stand, les studios africains bénéficient, avec cette première participation au salon, d’une exposition non négligeable.

"L’intérêt de la Paris Games Week, c’est aussi de montrer des jeux qu’on n’a pas l’habitude de voir, de surprendre le visiteur. Et cela permet de donner de la visibilité à des créateurs du monde entier et notamment ceux qui n’ont pas facilement accès au marché européen", se réjouit auprès de l’AFP Emmanuel Martin, délégué général du Syndicat des éditeurs de logiciels de loisirs (SELL) qui organise le salon.

"On espère que le succès du stand permettra de pérenniser et développer leur présence dans les années à venir", ajoute-t-il.

Le continent africain représente à l’heure actuelle à peine 1% du marché mondial des jeux vidéo, et ses développeurs se comptent à peine en dizaines. (...)

Une salle de jeux de 10.000 mètres carrés va également ouvrir ses portes le mois prochain à Yopougon, un quartier populaire d’Abidjan.

"Face aux difficultés liées aux connexions internet et à leur coût, on a voulu faire cette salle pour permettre à tout le monde de jouer, pas seulement les privilégiés", explique Sidick Bakayoko.

Une partie sera par ailleurs dédiée à des ateliers de formation aux métiers du jeu vidéo.

En novembre, Paradise Games organisera la deuxième édition du Festival de l’électronique et du jeu vidéo d’Abidjan (Feja) où une dizaine de pays africains sont attendus. Deux fois plus que l’an dernier.