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À la marche des fiertés, une communauté LGBT qui en a assez des promesses en l’air
Article mis en ligne le 27 juin 2021

La marche des fiertés parisienne, partie pour la première fois, samedi, de banlieue, avait pour mot d’ordre "plus de droits, moins de blabla". Un cri d’alarme, à un an de l’élection présidentielle, à l’attention d’Emmanuel Macron, qui a notamment promis de faire passer la PMA pour toutes durant son mandat.

la manifestation mettait l’accent, à moins d’un an de la prochaine élection présidentielle, sur les promesses non tenues d’Emmanuel Macron. Après quatre années à attendre l’ouverture de la procréation médicalement assistée (PMA) aux femmes seules et aux couples de femmes homosexuelles, et alors que le projet de loi bioéthique est actuellement examiné au Parlement, la communauté LGBT+ trouve le temps long.

De très nombreuses femmes étaient présentes à la marche des fiertés. Et au milieu des dizaines de drapeaux arc-en-ciel, plusieurs pancartes faisant référence aux difficultés rencontrées actuellement par les femmes lesbiennes pour concevoir un enfant.

Attendre "pendant des années une loi qui n’arrive pas" (...)

L’Inter-LGBT regrette que le gouvernement n’ait pas fait de la PMA l’une de ses priorités, contraignant de nombreuses femmes, à l’image de Virginie, à tenter une insémination illégale, pour laquelle le gynécologue conciliant risque une radiation et cinq ans de prison. D’autres préfèrent se rendre à l’étranger, comme en Espagne ou au Danemark. D’autres encore tentent des inséminations artisanales, pour lesquelles les risques sanitaires sont réels. (...)

La loi bioéthique devrait être votée définitivement en juillet, mais Virginie reste sceptique. "Ça fait tellement longtemps qu’on nous la promet que tant que je ne l’aurai pas vue sur le papier, j’aurai du mal à y croire. On voit d’ailleurs que les personnes trans ont été sorties du texte sans aucune raison valable. Nous sommes face à des gouvernements qui allègent les textes et les repoussent sans cesse. Malheureusement, aujourd’hui j’ai 40 ans et il y aura un âge limite. Or s’il y a trop de délai, il y a un moment où je ne serai plus éligible. Et je ne suis pas la seule dans ce cas-là à avoir attendu pendant des années une loi qui n’arrive pas." (...)

Lutte contre la transphobie

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La marche des fiertés 2021 a également mis en avant la problématique des jeunes transgenres, confrontés à des chefs d’établissements scolaires qui ne savent pas gérer ce type de situation. Là encore, l’inter-LGBT dénonce une promesse non tenue du gouvernement, qui s’était engagé à former les personnels éducatifs.

Alix, un jeune homme trans de 21 ans participant à la marche des fiertés, regrette le recul du gouvernement sur ce sujet. "Pendant mes études, ça a été un peu difficile. J’ai réalisé que j’étais trans après le lycée. À ce moment-là, j’étais dans une filière sport avec beaucoup d’hommes qui faisaient pas mal de réflexions limites. J’ai entendu des propos qui m’ont fait du mal. J’avais envie de parler de ce que je vivais mais je n’y arrivais pas, c’était trop compliqué." (...)

Présente également dans le cortège, samedi, Lucile Jomat, présidente de SOS Homophobie, a passé plusieurs mois à élaborer avec le ministère de l’Éducation nationale ce fameux document destiné à faire évoluer la prise en charge des personnes transgenres dans le milieu scolaire (...)

Pour beaucoup de manifestants, le gouvernement fait de la communication, mais agit peu concrètement. "Les questions LGBT servent souvent aux politiques à faire de l’affichage, mais au final, il y a très peu d’avancées et toujours beaucoup de discriminations. C’est pour cela qu’il y a des ’Pride’ et qu’on est là", insiste Alix.