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l’express
AFP : Entre bac et risque d’expulsion, des lycéens sans papiers sous pression
Article mis en ligne le 22 juin 2014

Arrivée à 11 ans en France pour rejoindre son père, elle a eu 18 ans en mars. La semaine dernière, juste avant d’entamer les épreuves du bac S, elle a reçu un courrier officiel lui ordonnant de quitter le pays sous trente jours. "On me reproche d’avoir passé un an au Maroc en 2009-2010 pour aider ma mère malade", dit-elle.

Lundi, après avoir présenté pour passer l’examen son passeport marocain et planché pendant quatre heures sur l’épreuve de philosophie, la jeune fille a défendu son dossier devant un tribunal administratif.

"A l’audience, les propos tenus par le responsable hiérarchique chargé de l’immigration m’ont profondément blessée, confie-t-elle. Il a dit que je n’avais qu’à retourner au Maroc, alors que je me sens profondément française..."

Le lendemain, "à l’épreuve de physique, il y avait des questions simples que je ne comprenais pas, poursuit-elle. Je n’avais pas trop la tête à ça..."

En France, les mineurs isolés, ou ceux dont les parents ont un titre de séjour en règle, ne peuvent pas être expulsés. Mais à la majorité, ils doivent régulariser leur situation. Ils doivent prouver deux ans de présence en France, la présence de liens "privés et familiaux" sur le territoire et justifier "d’un parcours scolaire assidu et sérieux".

 "Stress positif ou négatif ’"-

Ce dernier critère met une pression supplémentaire sur les candidats au bac. Landry, un jeune Ivoirien de 19 ans, l’a appris à ses dépens. Arrivé il y a cinq ans en France, il a eu son brevet puis un BEP électro technique, mais a échoué au bac pro l’an dernier. "A la préfecture, ils ont refusé de me donner des papiers, ils m’ont dit que je n’avais pas les diplômes", explique-t-il.

Cette année, il pense avoir été meilleur. "J’ai l’impression que le bac, c’est ma dernière chance. J’ai mis tous les moyens de mon côté", explique-t-il. "Mais c’est beaucoup de pression, je ne sais pas si c’est du stress positif ou négatif."

A Marseille, l’enjeu est encore plus grand pour Sefo, un Macédonien dont la réussite pourrait sceller le sort de toute sa famille.(...)