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Amnesty International
AFRIN LES CIVILS PRIVÉS DE LEURS DROITS
Article mis en ligne le 3 août 2018

Les forces turques donnent aux groupes armés syriens toute latitude pour commettre de graves violations des droits humains contre les civils à Afrin, ville du nord de la Syrie.

En janvier 2018, l’armée turque et des groupes armés syriens alliés ont lancé une offensive contre les Unités de protection du peuple kurde (YPG), la force militaire de l’administration autonome dirigée par le Parti de l’union démocratique (PYD).

Trois mois plus tard, la Turquie et ses forces alliées prenaient le contrôle d’Afrin et de ses environs, entraînant le déplacement de milliers de personnes qui ont cherché refuge dans la région voisine d’al Shahba, où elles vivent dans des conditions très difficiles.

Le gouvernement syrien et les Unités de protection du peuple kurde (YPG) exacerbent la souffrance des personnes déplacées d’Afrin : elles se retrouvent piégées dans la région d’al Shahba sans aucune raison valable et privées d’un accès adéquat à l’éducation, à la nourriture et aux soins médicaux.

Elles devraient, et tout particulièrement si elles sont malades ou blessées, être autorisées à se rendre en sécurité là où elles le souhaitent.

Nos recherches sur la vie sous occupation militaire turque révèlent que les habitants d’Afrin endurent de multiples atteintes aux droits humains, qui sont pour la plupart le fait de groupes armés syriens équipés et armés par la Turquie. Les forces armées turques ferment les yeux sur ces violations.(...)

DÉTENTIONS ARBITRAIRES ET DISPARITIONS FORCÉES
Les groupes armés pro-turques ont arrêté de manière arbitraire des civils contre rançon, pour les punir parce qu’ils avaient demandé à récupérer leurs biens, ou pour des accusations infondées d’affiliation au PYD ou aux YPG.

Des sources locales ont évoqué au moins 86 cas de détention arbitraire, de torture et de disparition forcée.(...)

CONFISCATION DE BIENS
Depuis mars 2018, lorsque la Turquie et ses alliés ont pris le contrôle d’Afrin, des centaines de personnes sont retournées dans la ville à pied, à travers les montagnes, car les YPG bloquent les routes permettant d’entrer à Afrin et empêchent délibérément les personnes déplacées d’y retourner.

Ceux qui ont réussi à rentrer ont bien souvent découvert que leurs propriétés avaient été confisquées et leurs biens volés par les groupes armés alliés à la Turquie.(...)

PILLAGE DES MAISONS ET DES COMMERCES(...)

LES ENFANTS PRIVÉS D’ÉDUCATION
Depuis janvier 2018, les habitants d’Afrin n’ont quasiment pas accès à l’éducation. Ils ont expliqué que depuis mars, les enfants n’avaient pu se rendre que dans une seule école de la ville, tandis que l’Université d’Afrin, détruite et pillée, est complètement fermée. Selon d’anciens enseignants déplacés dans la région d’al Shahba, les forces turques et des groupes armés syriens alliés ont installé leur quartier général dans l’école Amir Ghabari à Afrin.

Selon des médias locaux et des habitants, en juin, les forces turques et les groupes armés ont converti l’école publique de Shara en quartier général de la police. Les forces turques se servent aussi d’une école à Jenderes comme centre de soins d’urgence, selon des habitants.

Pourtant, au titre du droit international humanitaire, et particulièrement dans des situations d’occupation, les écoles bénéficient d’une protection spéciale et l’éducation des enfants doit être assurée.