
Le réseau de santé Rhizome, associant des professionnel·le·s de santé de la région Occitanie et Clar-T, association toulousaine d’autosupport pour les personnes trans’, publie cette lettre ouverte pour attirer l’attention des instances de santé sur les discriminations subies par les personnes trans’ lors de leurs parcours de soins et demander la mise en place de mesures effectives et rapides.
Nous, Rhizome, réseau de santé associant des professionnel·le·s de santé de la région Occitanie et Clar-T (Care, lutte, ateliers, rage, transidentités) association toulousaine d’autosupport pour les personnes trans’, souhaitons par cette lettre ouverte attirer l’attention des pouvoirs publics et des instances de santé sur le nombre croissant de discriminations et de non respect aux droits fondamentaux subis par les personnes trans’ lors de leurs parcours de soins. Si les personnes trans’ gagnent en visibilité dans les médias de masse, en revanche, leurs conditions d’accès aux droits et aux soins ne progressent pas, pire, elles se restreignent. Les professionnel.le.s de santé qui les accompagnent au quotidien font l’objet de procédures judiciaires comme le montre la plainte du Conseil National de l’Ordre des Médecins contre le Dr V ou bien plus récemment la décision du 18 janvier 2021 de la Chambre Disciplinaire de l’Ordre des Médecins d’Occitanie qui a condamné deux médecins à des peines d’interdiction de la médecine d’un et trois mois.
Le réseau Rhizome a été créé par Clar-T en octobre 2018 suite aux constats alarmants sur les difficultés majeures rencontrées par les personnes trans’ pour trouver des professionnel·le·s de santé respectueux·ses, bienveillant·e·s et disposé·e·s à les prendre en soins. Elles témoignent depuis plusieurs années d’une dégradation de leurs conditions d’accès aux soins (refus d’Affection Longue Durée et de Demande d’Accord Préalable) dans le cadre de leurs parcours de transition sur des critères arbitraires, souvent datés, voire contrevenants au principe d’Evidence Based Medicine (médecine fondée sur les preuves, sur les faits scientifiques) ainsi que non justifiés d’un point de vue légal.
Pourtant, de nombreuses études montrent que les obstacles rencontrés et les discriminations subies sont responsables d’un taux élevé de renoncements aux soins. Ils mettent en danger la santé physique et mentale des personnes concernées, déjà vulnérables car souvent en situation de précarité et en butte à la transphobie (1) (2).
Ces constats sont partagés par les professionnel·le·s du réseau qui se trouvent également en grande difficulté pour accompagner les personnes dans leur parcours de transition. Comment assurer un suivi optimal dans une perspective de santé globale si l’accompagnement est dédié exclusivement à surmonter des obstacles administratifs de plus en plus contraignants ?
Nous demandons aux instances de santé (Ministère de la Santé, Agence Nationale de la Sécurité des Médicaments, Haute Autorité de Santé, Caisse Nationale de l’Assurance Maladie, Agence Régionale de la Santé, Caisse Primaire de l’Assurance Maladie) ainsi qu’aux instances ordinales de représentation médicale de prendre en compte ces constats et d’y répondre par des mesures effectives et rapides.
Nos dix revendications : (...)