
Dans la mesure où l’accord national Medef - syndicats minoritaires concerne, parmi d’autres, les salariés des médias, nous publions ci-dessous un communiqué du SNJ qui détaille et s’alarme de ses conséquences pour les journalistes. (Acrimed)
(...) Pour le Syndicat national des journalistes, première organisation de la profession, cet « accord pour un nouveau modèle économique et social au service de la compétitivité des entreprises et de la sécurisation de l’emploi et des parcours professionnels des salariés » représente une régression sociale historique pour l’ensemble des salariés et un danger particulier pour les journalistes.
Notre profession se précarise, année après année. (...)
Les journalistes sont touchés de plein fouet par la crise : tandis que les jeunes confrères peinent à entrer dans les rédactions et y entrent sous statut précaire, les patrons invitent les journalistes les plus âgés à prendre la porte de sortie, et la carrière de la majorité des actifs n’a jamais été aussi floue et sinueuse.
Dans ce contexte, aucune des mesures de cet accord du 11 janvier n’est susceptible d’enrayer un tant soit peu la précarité dans les entreprises de presse, ni même de sécuriser nos emplois. Bien au contraire. (...)
Des employeurs pourront même désormais, dans certains cas, proposer des « contrats de projet » et des « contrats à durée indéterminée intermittents ».
Les « droits rechargeables » à l’assurance-chômage (pour l’instant théoriques), la participation de représentants de salariés au CA de grandes entreprises (plus de 5000 salariés) ou l’encadrement de la durée minimale des temps partiels, seules rares avancées de cet accord, ne contrebalancent pas les reculs considérables qui affecteront tous les salariés et la profession.
Car c’est bien la flexibilité de l’emploi des salariés et la sécurisation juridique des employeurs que consacre ce texte poursuivant la destruction du Code du travail et entérinant un nouveau recul de la hiérarchie des normes : des accords d’entreprise moins disants que la loi seront sans recours pour le salarié. (...)
Toujours dans le domaine juridique, le refus de mobilité interne de certains salariés pourra entraîner leur « licenciement pour motif personnel » (...)
En résumé : cet accord national facilite notamment les plans sociaux et les licenciements et réduit considérablement le contrôle du juge sur l’exécution et la rupture du contrat de travail. C’est une grave régression pour les droits des salariés en général, et du journaliste en particulier.
Pour le Syndicat national des journalistes, membre fondateur de l’Union syndicale Solidaires, cet accord, qui doit passer devant le Parlement au printemps, est une régression sociale historique qu’il s’emploiera à dénoncer et à combattre.