 
	Retour à la case départ. Dans le cynique jeu de Monopoly de la politique migratoire française, Slaheddine Wertani apparaît comme le grand perdant. Aujourd’hui, il se retrouve dans la même situation qu’il y a quatre ans : menacé d’expulsion, après un passage par la case centre de rétention, prison, tabassage, coma, handicap et non lieu.
Tunisien, Slaheddine Wertani vit en France depuis un an quand il est arrêté au printemps 2008 en train de vendre des chaussettes à Barbès et placé au centre de rétention administratif (CRA) de Vincennes. Le 22 juin 2008, ce CRA - alors le plus grand de France - est partiellement détruit par le feu. Dix retenus sont mis en examen pour « destruction de bien par incendie » et « violences sur agent ». Parmi eux, Slaheddine Wertani. L’homme de 35 ans est placé en détention provisoire à Fresnes. Il y a restera cinq mois jusqu’au 4 novembre 2008 où il est violemment frappé par son codétenu, un Russe qui expliquera qu’il ne supportait plus ses prières. Slaheddine tombe dans un coma profond, dont il ressortira quatre mois plus tard, hémiplégique du côté gauche, reconnu handicapé à 80%.
Pendant ce temps, l’instruction sur l’incendie de Vincennes continue. Slaheddine en sort complètement blanchi, avec une ordonnance de non lieu et une réparation de détention provisoire injustifiée. (...)
