Dans un entretien avec l’AFP, la directrice de l’Organisation internationale pour les migrations, Amy Pope, a alerté sur un afflux massif de réfugiés dans la région causé par la guerre au Soudan. Depuis 2023, plus de 357 000 réfugiés soudanais ont afflué en Libye.
La situation des migrants ne s’est pas améliorée en Libye, bien au contraire. Dans un entretien avec l’AFP, la directrice de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), Amy Pope, a alerté sur les conditions de vie désastreuses des exilés dans le pays. Elle a également souligné la vulnérabilité des migrants soudanais, de plus en plus nombreux à fuir leur pays en guerre.
Depuis 2023 et le début du conflit au Soudan opposant l’armée et les forces paramilitaires, plus de 357 000 réfugiés soudanais ont afflué en Libye, selon des données du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) datant d’août. Selon l’agence onusienne, entre 400 et 500 ressortissants soudanais franchissent la frontière de la Libye chaque jour. L’un des principaux points d’entrées dans le pays est la ville d’Al-Koufrah, dans le sud est de la Libye.
Ce conflit "continue de provoquer des déplacements massifs" de ces réfugiés dans la région, indique Amy Pope. Et la situation est "aggravée" par une "baisse de l’aide humanitaire et financière" dans des pays d’accueil limitrophes comme le Tchad et l’Égypte, en raison notamment de coupes récentes dans les budgets de l’ONU, selon la cheffe de l’OIM. (...)
"Nous recevons régulièrement des témoignages de migrants enlevés, retenus contre rançon ou victimes de violences et d’agressions", souligne Amy Pope, évoquant leur "très grande vulnérabilité". Autant de violations des droits dont InfoMigrants se fait régulièrement l’écho.
En novembre 2023, la rédaction d’InfoMigrants avait relayé les images - insoutenables - de trois hommes et deux femmes violemment battus par des trafiquants d’êtres humains en Libye. Les victimes étaient détenues dans la ville de Bani Walid, à environ 200 km de Tripoli, et suppliaient qu’on leur vienne en aide.
Dans un rapport publié en juillet dernier, Médecins sans frontières (MSF) rappelait notamment que la pratique de la torture était généralisée sur la route migratoire de la Méditerranée centrale, et en Libye en particulier.
La plupart des morts en Méditerranée étaient partis de Libye (...)