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Affaire du Quai de Valmy : nous demandons l’abrogation du délit de participation à un groupement. Pétition
Article mis en ligne le 13 septembre 2017

A l’occasion du procès du quai de Valmy, où trois militants sont poursuivis pour « participation à un groupement », qui est une résurgence de la loi anti-casseur abolie en 1981, une tribune collective, signée notamment par Esther Benbassa, Robin Campillo, Edouard Louis, Geoffroy de Lagasnerie, Fréderic Lordon, Patrick Chamoiseau, Eric Fassin, Sandra Laugier, Pierre Bergounioux, Philippe Corcuff, est lancée pour l’abolition de ce délit.

Le 18 mai 2016, des syndicats de policiers et des membres de l’extrême droite se sont rassemblés place de la République contre ce qu’ils désignaient comme « la haine anti-flic ». Le même jour, Amal Bentounsi et le collectif « Urgence notre police assassine » appelaient à un contre rassemblement au même endroit pour dénoncer les violences policières (et l’impunité des forces de l’ordre) dans les quartiers populaires et au cours du mouvement social. Mais la préfecture interdit ce contre-rassemblement. 150 personnes se rendent malgré tout sur place. Elles sont violemment dispersées. Une manifestation se forme alors spontanément qui circule dans les rues alentours. Là, Quai de Valmy, le cortège improvisé croise une voiture de police. Et, dans l’excitation et la colère, des individus s’en prennent aux policiers et à la voiture de police, qui brûle.

Du 19 au 22 septembre, se tient au tribunal correctionnel de Paris le procès des individus accusés d’avoir commis ces faits. Il y aurait évidemment beaucoup à dire sur cette séquence. Et bien sûr, on ne peut que regretter et déplorer ce qui s’est passé ce jour là.

Mais à l’occasion de ce procès, et alors que nous nous approchons d’une période d’intense mobilisation sociale, quelque chose d’autre se joue qui nous inquiète particulièrement et qui concerne le rapport de l’Etat contemporain à la gauche, à la démocratie et au droit de contester. D’ailleurs, Henri Leclerc et Arié Alimi de la Ligue des Droits de l’Homme interviennent dans ce dossier, ce qui montre que, sur le terrain judiciaire, un autre front s’ouvre qui le dépasse largement et nous concerne toutes et tous.

Car parmi les 8 accusés, 3 individus sont jugés pour rien. Ils sont renvoyés pour un délit imaginaire créé en 2009 par la droite : celui de « participer sciemment à un groupement, même formé de façon temporaire, en vue de la préparation de violences ». Autrement dit : ces trois militants n’ont rien fait. Ils sont accusés de : rien. Ils étaient seulement là, dans une manifestation, ici appelée « groupement », à quelques dizaines ou centaines de mètres d’un endroit où des violences se sont déroulées. (...)

la pétition est ici