
Tous les matins, Luis fait du nettoyage à l’aéroport de Roissy. Sans informations, sans gants ni masque, il se sent inquiet. Son employeur ne lui a pas non plus donné d’autorisation de circuler. Il espère toucher la prime de 1000 euros, promise à ceux et celles qui continuent à travailler pendant le confinement. Mais rien n’est moins sûr.
« Je fais du nettoyage à l’aéroport de Roissy, dans la zone de fret (transport de marchandise, ndlr). Je suis à temps partiel, et travaille tous les jours de 7 heures à 12 heures. Pour venir depuis Paris, où j’habite, je prends le métro, puis le RER et enfin le bus. En ce moment, il y a pas beaucoup de bus, j’attends beaucoup. Il me faut presque 1h30 pour arriver à Roissy. Je pars de chez moi à 5h30. Je rentre vers 14h, puis je repars pour mon second emploi : auxiliaire de vie auprès de personnes âgées malades.
À Roissy, il n’y a pas beaucoup de monde en ce moment. Sur les trois bâtiments dont j’ai la charge habituellement, je ne m’occupe que de deux. Mon travail, c’est de vider les poubelles. Je retire les sacs pleins, je les emmène dans un compacteur situé à l’extérieur du bâtiment. Une autre société se charge ensuite de récupérer la benne pleine et d’en mettre une nouvelle. Je dois aussi remettre de nouveaux sacs à chaque fois.
(...) Heureusement pour moi, la société pour laquelle je travaille comme auxiliaire de vie est plus correcte et me fournit des gants et des masques dont je me sers le matin, pour faire le nettoyage à l’aéroport. Je mets aussi mon masque dans les transports en commun.
Depuis les premiers jours d’avril, j’ai remarqué qu’il y a plus de monde dans les transports en commun.
(...) La société pour laquelle je travaille dans l’aide à la personne m’a dit que si je fais 60 heures dans le mois, j’aurai droit à 50 euros. Et si je travaille plus de 60 heures, ce sera 100 euros. Je n’ai pas trop compris parce que le gouvernement a parlé d’une prime de 1000 euros. (...)