
Dans un récent communiqué, l’ONU tire la sonnette d’alarme sur la situation critique qui sévit actuellement au Tchad. En effet, les taux de malnutrition ont augmenté de façon inquiétante dans la région de Kanem, située dans l’Ouest de l’Etat africain. En cause, l’enchaînement de périodes de sécheresse extrême dans cette région, de même que l’arrivée tardive des pluies, ont paralysé l’agriculture locale, suscitant des pénuries alimentaires chroniques. Attestant de l’impact climatique sur les cultures, les récoltes de 2009 ont été désastreuses. Représentant les aliments de base de la culture vivrière, les productions de sorgho et de mil ont respectivement baissé d’environ 22 % et 34 %, d’après l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). De plus, de par la carence en produits locaux sur le marché, la majeure partie de la nourriture provient des autres régions du pays, provoquant une flambée des prix alimentaires.
Du fait du manque de végétation, le bétail traverse, lui aussi, une période de disette. Environ 31 % des bêtes de troupeaux de la région ont été décimés en 2009, la FAO redoutant que le nombre de décès augmente encore cette année.
Déjà précaire, cette situation se trouve encore aggravée par l’accès très limité des communautés locales aux soins de santé de base et à l’eau salubre. On estime qu’aujourd’hui près de deux millions de personnes ont besoin d’une aide alimentaire au Tchad, la plupart se concentrant dans la région Ouest du pays.