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Le Monde
Alexandre Urwicz : « Dans le casting des ministres, pourquoi un passé homophobe n’est-il pas un critère aussi rédhibitoire qu’un passé xénophobe ? »
Alexandre Urwicz Président de l’Association des familles homoparentales (ADFH)
Article mis en ligne le 3 août 2022
dernière modification le 2 août 2022

Caroline Cayeux, actuelle ministre chargée des collectivités territoriales, a commencé son mandat en confirmant des propos homophobes qu’elle avait tenus en 2012, lors des débats sur le mariage pour tous : une réforme qualifiée de « caprice » et un « dessein contre nature ». Puis, imposés par ses pairs, sont venus des regrets d’une rare impéritie pour une personne incarnant la République.

La ministre a cru bon trouver la parade en indiquant qu’elle avait aussi des amis parmi « ces gens-là » pour rayer d’un trait l’hypothèse homophobe. Elle a présenté des excuses par la suite pour cette expression, libres à celles et ceux qui ont été offensés de les accepter ou non.

Nous, « ces gens-là », ne comprenons pas comment il est possible qu’une ministre aux propos aussi inconsidérés puisse être maintenue au sein d’un gouvernement. « Ces gens-là » est une dénomination turpide qui relègue de facto les homosexuels dans une catégorie de la population distincte de celle à laquelle appartiendrait l’oratrice.

Depuis cinquante ans, les fiertés rendent visible dans l’espace public et dans le langage toute la diversité des orientations sexuelles, des familles et des genres. Mme Cayeux utilise une rhétorique d’anonymisation qui va à l’encontre de notre longue marche de l’égalité des droits, de liberté et de sécurité. Ne pas nous nommer explicitement participe à son choix intime de ne pas valider les droits à l’égalité pour le mariage ou l’adoption.

Caroline Cayeux, actuelle ministre chargée des collectivités territoriales, a commencé son mandat en confirmant des propos homophobes qu’elle avait tenus en 2012, lors des débats sur le mariage pour tous : une réforme qualifiée de « caprice » et un « dessein contre nature ». Puis, imposés par ses pairs, sont venus des regrets d’une rare impéritie pour une personne incarnant la République.

La ministre a cru bon trouver la parade en indiquant qu’elle avait aussi des amis parmi « ces gens-là » pour rayer d’un trait l’hypothèse homophobe. Elle a présenté des excuses par la suite pour cette expression, libres à celles et ceux qui ont été offensés de les accepter ou non.

Nous, « ces gens-là », ne comprenons pas comment il est possible qu’une ministre aux propos aussi inconsidérés puisse être maintenue au sein d’un gouvernement. « Ces gens-là » est une dénomination turpide qui relègue de facto les homosexuels dans une catégorie de la population distincte de celle à laquelle appartiendrait l’oratrice.

Depuis cinquante ans, les fiertés rendent visible dans l’espace public et dans le langage toute la diversité des orientations sexuelles, des familles et des genres. Mme Cayeux utilise une rhétorique d’anonymisation qui va à l’encontre de notre longue marche de l’égalité des droits, de liberté et de sécurité. Ne pas nous nommer explicitement participe à son choix intime de ne pas valider les droits à l’égalité pour le mariage ou l’adoption. (...)

Tribunes, pétitions, et différents appels cosignés par des associations LGBT + (personnes lesbiennes, gay, bisexuelles, transgenres ou qui ne se reconnaissent pas comme hétérosexuelles ou cisgenres) et même des proches du président de la République comme le conseiller en communication Sylvain Fort, le patron du groupe SOS, Jean-Marc Borello, ou encore l’écrivain Philippe Besson n’y changent rien, pour l’instant. Ces actions sont venues rappeler que notre république est indivisible et démontrent aussi qu’une ministre qui aurait tenu des propos racistes n’aurait pas fait la journée, même si elle s’en était excusée. (...)