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Alternatiba en pleine forme, dimanche à Nantes et en octobre à Bordeaux
Article mis en ligne le 27 septembre 2014

« Voir fleurir dix, cent, mille Alternatiba ». Un an après, les graines lancées par les organisateurs du premier Alternatiba, à Bayonne, sont en train d’éclore. Ce week-end à Nantes, en octobre à Bordeaux. Et en partenariat avec Reporterre. Pour l’action concrète contre le changement climatique... et en chansons.

C’était il y a près d’un an, à Bayonne, les 5 et 6 octobre 2013 : le premier Alternatiba, dont Reporterre était partenaire, accueillait dans la bonne humeur des milliers de gens venus de partout pour découvrir qu’au quotidien, les alternatives permettent de lutter contre le changement climatique. Ce succès a depuis fait germer quantité d’initiatives reprenant à leur compte le label Alternatiba.

On en compte quarante-deux. « En moyenne, presque un nouvel Alternatiba s’est déclaré chaque semaine depuis le moment déclencheur de Bayonne », se félicite Jon Palais, l’un des responsables de Bizi !, l’organisation à l’initiative du premier Alternatiba. Si celui de Gonesse, près de Paris, le week-end dernier, n’est pas parvenu à mobiliser les foules, la séquence qui s’ouvre sur les prochaines semaines pourrait faire montre de l’ampleur que prend ce mouvement social autour du climat.

Nantes ce dimanche, dont Reporterre est partenaire, Lille le week-end prochain et Bordeaux le suivant - Reporterre en sera partenaire - verront ainsi voir des milliers de personnes découvrir ces « villages des alternatives », dont le but est de valoriser toutes les pratiques qui, chaque jour, dans l’agriculture, l’énergie, la finance, le transport, la culture,... et l’information, participent concrètement à la lutte contre le réchauffement climatique.

La dynamique a même pris outre-mer, avec des préparations d’Alternatiba en cours à Papeete (Tahiti) ou à la Réunion. (...)

L’action est une valeur cardinale d’Alternatiba : « Nous ne refusons pas le débat, mais nous ne voulons pas tomber dans le tout-théorique et dans l’abstrait. Ce qui compte, c’est le concret » insiste Jon Palais. Au moment où, à l’image de la Marche pour le Climat, vont se multiplier les manifestations visant à interpeller les responsables politiques en vue de la COP 21, Alternatiba veut mettre la priorité sur les solutions locales et les initiatives vivantes.

Un choix mûri par l’échec des mobilisations climatiques précédentes, sorte de « syndrome de Copenhague » : une mobilisation massive et rapide, au moment d’un grand sommet international, dans le but d’envoyer un message aux dirigeants. « Mais on ne peut plus attendre les réponses d’en-haut, il faut montrer que les solutions viennent d’en-bas », dit Jon Palais.

C’est d’ailleurs ce qui a séduit de nouvelles catégories d’activistes (...)

Localisme : le risque de l’extrême-droite

Si le thème des alternatives locales, porteur car dans l’air du temps, est ce qui permet de mobiliser, il est aussi ce qui pourrait fragiliser à terme le mouvement. Samedi dernier, la participation d’un conseiller municipal étiquetté Front national, Karim Ouchickh, a semé le trouble. Malgré plusieurs remontrances des manifestants, il a participé à l’ensemble de la marche au nom de la contestation du projet Europa City d’Auchan.

« Le localisme a ce danger qu’il apparaît compatible avec le FN dans la tendance politique actuelle. Or, Alternatiba est un mouvement naissant, et tous les nouveaux venus ne sont pas également outillés face à ces tentatives de récupération politique », estime Guillaume Durin, politologue qui accompagne la création d’un Alternatiba à Lyon.

L’épisode n’est pas isolé. Dans d’autres Alternatiba, le risque d’une irruption frontiste s’est présenté. Cela pose la question des moyens de s’en prémunir, et donc celle de l’organisation collective qui régit ce mouvement, maintenant qu’il s’est propagé. Alternatiba est-il une fédération ? « Non, c’est une coordination. Les Alternatiba locaux ont une totale autonomie », répond Jon Palais (...)