
Le 30 juin, HBO a diffusé comme tous les dimanches l’émission satirique américaine Last Week Tonight with John Oliver. Lors de celle-ci John Oliver a qualifié les conditions de travail des employés d’Amazon comme peu rémunératrices et épuisantes. Mais le géant du web n’a visiblement pas apprécié les propos.
L’émission Last Week Tonight with John Oliver présentée par ce dernier expose régulièrement des actualités et des faits épineux. La dernière en date portait sur les conditions de travail des employés engagés dans des sociétés dotées de systèmes de livraison rapide en ligne — particulièrement Amazon.
Lors de l’émission, il a fortement critiqué ces entreprises qui imposent des corvées épuisantes aux ouvriers des magasins. Oliver a notamment déclaré : « Le taux de blessures et de maladies dans le secteur des entrepôts est supérieur à celui de l’extraction, de la construction et de l’exploitation du charbon. »
Cela ne semble pas avoir plu à la multinationale Amazon qui a qualifié d’« insulstante » la description faite à leur égard. (...)
"Nous sommes fiers d’un environnement de travail sûr et de qualité dans nos installations, à tel point que nous proposons des visites au public, à partir de 6 ans. Mais contrairement à plus de 100.000 personnes cette année, John et ses producteurs n’ont pas accepté notre invitation à visiter l’une de nos installations.
S’ils l’avaient fait, ils auraient rencontré des personnes extraordinaires qui travaillent dans nos centres. Des personnes dont la passion et l’engagement sont à la base de ce qui rend l’expérience client Amazon unique. Je suis fier de notre équipe et c’est insultant de suggérer qu’ils travailleraient dans un environnement comme celui qui est décrit. »
De toute évidence.
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Avec 3,6 milliards $ de bénéfices pour un chiffre d’affaires de 59,7 milliards $ sur le premier trimestre 2019, Amazon navigue dans la stratosphère. Des sommes historiques, mais pour lesquels l’entreprise demande encore et toujours plus de travail. La prochaine étape serait en effet de rendre la livraison en une journée l’option par défaut pour les clients Prime. On en recenserait près de 101 millions sur le territoire américain…
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Dans son approche, on ignore encore s’il s’agit de modèle d’optimisation des livraisons, des solutions logistiques ou informatiques… Dans tous les cas, les salariés seront sollicités un peu plus encore. Et ce, alors que les témoignages et rapports, faisant état d’une exploitation déjà écrasante, se multiplient.
Début avril, le Guardian tirait, une fois n’est pas coutume, les conclusions qui s’imposent : bosser chez Amazon doit à peine être plus agréable qu’un séjour en enfer. Blessures à répétition du fait de tâches répétitives : la santé des personnes n’est pas ménagée. Dans le même temps, la fortune personnelle de Jeff Bezos atteint 148,7 milliards $.
Et pour autant, les arrêts maladie ne sont pas spécialement simples à obtenir : les travailleurs pourtant victimes de blessures sur leur lieu de travail auraient à se battre durant des mois pour obtenir gain de cause…
On se souviendra qu’en novembre 2018, le traitement des salariés avait conduit un syndicat de New York à s’opposer frontalement à l’entreprise. En dénonçant la pénibilité du travail, le président du Retail, Wholesale and Department Store Union, Stuart Applebaum, pointait alors tout le fonctionnement de la firme. Parce que l’exploitation interviendrait bel et bien à tous les niveaux : depuis les entrepôts jusqu’aux bureaux.
Surveillance à tout crin : presser le citron (...)