
Anticor s’est constituée partie civile, le 26 mai 2016, dans le cadre de l’enquête préliminaire ouverte au pôle financier de Paris dans l’affaire dite du Grand Stade de Nice, tant pour les faits de délit de favoritisme que de prise illégale d’intérêts.
Cette association suit depuis longtemps ce dossier. Anticor et le Collectif pour un audit citoyen de la dette avaient, en effet, alerté, dès 2012, les pouvoirs publics sur les risques financiers que présentait le partenariat public-privé pour la construction du grand stade de Nice.
Séverine Tessier, en qualité de porte-parole d’Anticor, avait également publiquement exprimé, le 30 mai 2013, ses inquiétudes sur le financement de ce PPP, ce qui lui avait d’ailleurs valu d’être visée par une plainte en diffamation, déposée par Christian Estrosi (dont elle a été relaxée le 25 janvier 2016).
Dans son rapport d’observations sévère, rendu public le 26 juin 2015, la Chambre régionale des comptes avait repris les critiques exprimées par l’association. Elle avait notamment confirmé que le recours à un contrat de partenariat était « contestable sur le fond » et que la ville assumait « une part majeure des risques ». (...)
En outre, Anticor souhaite alerter les enquêteurs sur un nouvel élément. La commune avait participé et approuvé le contrat de partenariat notamment à travers la société Nice Éco Stadium, dont un des partenaires financiers est le Crédit Agricole. Or, un des conseillers municipaux qui a voté les délibérations approuvant l’opération préside une des caisses du Crédit Agricole.
Ces faits sont susceptibles de constituer un délit de prise illégale d’intérêts.