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l’Humanité
Appel. Solidarité avec Me Salah Dabouz, en grève de la faim
Article mis en ligne le 7 août 2019

Me Salah Dabouz, avocat algérien défenseur droits humains, est en grève de la faim illimitée depuis le 8 juillet dernier. A travers son action, Me Dabouz dénonce l’harcèlement judiciaire qui le cible personnellement ainsi que beaucoup de militants de la vallée du M’zab. L’Humanité relaie cet appel signé par de nombreux militants et organisations de soutien à cet avocat algérien victime de la répression dans son pays.

Cet acharnement de la justice de Ghardaïa a déjà fait plusieurs victimes dont Dr Kamel-Eddine Fekhar, décédé en détention le 28 mai 2019, après une tragique grève de la faim et le syndicaliste Hadj-Brahim Aouf, son codétenu, qui a quitté la prison avec une santé gravement dégradée et qui est actuellement suspendu de son travail pour ses activités militantes. Mais nous ne pouvons citer ces deux cas sans rappeler celui du plus ancien détenu politique en Algérie, Ahamed Baba-Nadjar, condamné à la perpétuité dans un procès expéditif et pour un crime qu’il n’a pas commis. Ce dernier croupit en prison depuis plus d’une quinzaine d’années. L’avocat Salah Dabouz a été soumis à un contrôle judiciaire bien singulier pendant plusieurs mois alors qu’il réside et exerce son métier d’avocat à Alger.

Il a été obligé par la justice de Ghardaïa à faire trois fois par semaine plus de 600 km aller-retour afin de signer sa présence. Alors que cette dernière lui a été levée grâce à la solidarité de toutes et de tous, Me Salah Dabouz a déclaré qu’il ne comptait pas mettre fin à son action.

Il exige le départ du procureur général près la cour de Ghardaïa, Mohamed Bensalem, qui a violé, selon lui, l’avis 34/2017 ordonnant de ne plus interpeller Dr Fekhar pour les mêmes raisons et qui a produit un communiqué contenant des propos racistes prouvant, selon Me Dabouz, qu’il considère les mozabites comme des citoyens « non honorables ».

Me Dabouz exige aussi le départ du juge d’instruction qui a ordonné la mise en détention de Dr Fekhar sans consulter son dossier et qui a avoué avoir travaillé sous la pression d’un cadre du ministère de la justice,

du directeur de la prison qui a enfermé Dr Fekhar dans des toilettes pendant 28 jours et du directeur de l’hôpital qui a refusé de le soigner alors qu’il souffrait d’une hépatite C.

La grève de la faim de Me Salah Dabouz est un ultime cri de détresse contre un pouvoir qui fait encore la sourde oreille aux voix citoyennes mobilisées depuis près de cinq mois pour exiger un Etat de droit et une justice indépendante. (...)