
Le journaliste Loup Bureau va être libéré après 50 jours de détention en Turquie pour "appartenance à une organisation terroriste". Cette libération montre que la diplomatie française peut être efficace pour sortir un compatriote d’une situation visiblement arbitraire. Nous espérons que maintenant elle fera preuve de la même réussite pour sortir Salah Hamouri, victime de l’arbitraire israélien.
France, interdits rentrée en Israël, car suspectés d’être des « menaces pour l’État ». Chaque jour il leur téléphone.
Dans la nuit qui suit, l’armée d’occupation arrête Salah chez lui à Jérusalem-est, sous le soupçon d’appartenir à une « organisation politique ennemie », et le conduit dans un centre de Jérusalem-Ouest. Un juge l’interroge durant 20 minutes après quoi et il est placé à l’isolement. Aucun élément d’une quelconque accusation ne lui a été signifié. Le dossier de son arrestation et sa détention est un « dossier secret ». Le tribunal militaire devait rendre sa décision 4 jours plus tard. Le dimanche 27, premier report, l’armée demande deux jours supplémentaires pour les besoins de son « enquête ». Ses avocats avaient réussi à négocier sa remise en liberté contre une caution et Salah Hamouri devait sortir le mardi 29 août. Le 29, alors que son père avait pu réunir la somme de la caution, un ordre du Ministre de la Défense, Avigdor Lieberman arrive demandant au tribunal de placer Salah en « détention administrative » pour 6 mois. Rappelons qu’Avigdor Lieberman est une figure de l’extrême-droite israélienne, connus pour tenir des propos violents et racistes. Le tribunal a 48 heures pour confirmer ou contester la décision, mais ses avocats obtiennent un nouveau délai de 4 jour. Leur tâche est très difficile car ils n’ont pas accès au dossier qui comporte des éléments qui doivent rester secrets. Il faut attendre le mardi 5 septembre pour apprendre que l’ordre du ministère de la défense est rejeté par le juge qui décide à la place de faire purger à Salah les 3 mois non effectués en 2011 ! Depuis, comme chez Kafka, Salah Hamouri est balloté d’une attente de décision définitive sur son sort à son report, et de ce report à un autre à venir, et ainsi de suite, sans connaissance des preuves contre lui alléguées.
Il semble que la justice soit en désaccord avec le Ministre de la Défense qui veut une détention administrative de six mois, reconductible indéfiniment, sans que la raison soit publiée. (...)
Il faut que la diplomatie française et le Président de la République mettent tout en oeuvre pour faire cesser cette détention. Il faut qu’ils obtiennent du gouvernement de Netanyahu la levée de l’interdiction faite à sa femme de le rejoindre avec leur enfant pour vivre à Jérusalem. Il serait juste que les efforts déployés pour la libération de notre compatriote Gilad Shalit, de la part de la diplomatie, de la mairie de Paris et d’autres instances soient de même mis au service de Salah Hamouri. Sinon on sera fondé à s’interroger sur les raisons de ce "deux poids, deux mesures".