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Après la sécheresse, le Zimbabwe fait face à une infestation par la légionnaire d’automne
Article mis en ligne le 2 avril 2017

La présence de la légionnaire d’automne a été signalée pour la première fois sur le continent africain il y a à peine an, mais cette chenille, qui doit son nom à son habitude de progresser en grand nombre, a déjà attaqué des centaines de milliers d’hectares de maïs dans une dizaine de pays africains. Elle constitue donc une grave menace pour la sécurité alimentaire.

Spodoptera frugiperda est un ennemi redoutable. Les pesticides ne sont efficaces que lorsque les larves sont très petites et qu’elles n’ont pas encore causé de dommages visibles sur les plantes cultivées. Après cela, il n’y a pas de solution miracle. Cet insecte nuisible peut entraîner jusqu’à plus de 70 pour cent de pertes de récoltes.

Suite aux sécheresses induites par le phénomène El Niño, quatre millions de Zimbabwéens ont eu besoin d’aide alimentaire pendant la campagne agricole 2015/2016. Cette année, les pluies abondantes avaient fait naître l’espoir d’une bonne récolte, mais cet espoir a été anéanti par les légionnaires d’automne qui ont attaqué les plantes de bon nombre d’agriculteurs. (...)

Un problème répandu

Selon l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), qui a convoqué une réunion d’urgence à Harare au mois de février, jusqu’à 130 000 hectares de céréales pourraient déjà être infestés par la légionnaire d’automne au Zimbabwe, 90 000 hectares en Zambie, et 50 000 hectares en Namibie. En Afrique, leur présence a d’abord été signalée au Nigeria en janvier 2016 ; elle a ensuite été confirmée en Afrique du Sud, au Botswana, au Congo, au Ghana, au Kenya, au Malawi, en Ouganda, au Swaziland et au Togo. (...)

Le directeur du Syndicat des agriculteurs du Zimbabwe, Paul Zacariya, a dit que le pays n’était pas préparé à l’arrivée des légionnaires d’automne. « Les agriculteurs n’ont reçu aucune information, aucune alerte pour les prévenir de la présence des ravageurs. Ainsi, bon nombre d’agriculteurs n’étaient pas en mesure d’identifier les insectes nuisibles, et ils n’avaient pas les connaissances et les compétences requises pour limiter les dommages causés », a-t-il expliqué à IRIN.
La sécurité alimentaire menacée

Soulignant la résistance acharnée aux méthodes d’éradication disponibles, David Phiri, le Coordonnateur sous-régional de la FAO pour l’Afrique australe, a dit craindre que « les insectes nuisibles ne soient pas près de disparaître ». (...)