
L’éditeur de Food and chemical toxicology applique deux poids deux mesures en matière de publication en faveur de l’industrie. Face à cette partialité flagrante, la revue a enfin publié un droit de réponse de l’équipe Séralini.
(...) L’ éditeur en chef de Fct avait justifié le retrait [3] de la publication sur le fait qu’il n’était pas possible de conclure sur un lien entre OGM et cancer, alors qu’à aucun moment le mot cancer n’y a été employé.
Toutes les tumeurs ne sont pas des cancers, mais elles induisent en général la mort à cause d’hémorragies internes et de compressions d’organes vitaux. Hayes arguait par ailleurs que dix rats par groupe, de la souche Sprague-Dawley, ne permettaient pas d’atteindre la puissance statistique autorisant à conclure sur la toxicité d’un OGM.
Or Fct a publié deux études (Hammond & al [4], 2004 et Zhang & al [5], 2014), mesurant le même nombre de rats de la même souche, sans remettre en cause leur puissance statistique et plus encore leur résultat : l’innocuité des OGM concernés !
La toute récente étude de Zhang & al concerne, comme celle de Séralini & al, les potentiels effets chroniques de la consommation d’un OGM (riz transgénique produisant un insecticide Bt modifié) et utilise, au-delà de la souche et des effectifs de rats, également le même protocole.
Pour le professeur Séralini : « force est de constater que la décision du journal Fct n’est donc pas conditionnée par la rigueur du protocole et de la démarche scientifique de l’étude, mais par les résultats des auteurs : Zhang & al concluent en effet que le riz transgénique testé est aussi sûr et nutritif que le riz conventionnel. Ce cas de deux poids, deux mesures ne peut s’expliquer que par des compromissions et des facilités de publication faites aux industriels des biotechnologies et des pesticides pour faire accepter les Ogm et le Roundup.
L’intégration de Richard Goodman, ancien salarié de Monsanto, au sein du comité éditorial de Fct, et ce juste après publication de l’étude NK603, en est l’illustration la plus flagrante. Pire, ce prisme pro-industrie touche également les autorités réglementaires, telles que l’EFSA (agence européenne de sécurité des aliments), qui justifient leurs autorisations de mise sur le marché sur des études scientifiquement médiocres, tout en écartant systématiquement celles des chercheurs indépendants aboutissant à des conclusions discordantes. »