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Street Press
Après les attentats, Mohammed 27 ans, témoigne depuis la capitale de l’Etat Islamique
Article mis en ligne le 26 novembre 2015

Raqqa, capitale de l’Etat Islamique – « J’ai découvert les attentats de Paris sur Facebook », raconte Mohammed, 27 piges. Le bouche-à-oreille se met en marche et « l’information circule très rapidement », témoigne le jeune commerçant. Quelques jours après les tragiques événements qui ont touché Paname, il décrit à StreetPress l’ambiance de cette ville, otage de Daesh. La terreur permanente des « civils » et les fanfaronnades des troupes armées promettant d’autres « opérations plus larges en Europe ».

Message à la France

« Je voudrais dire au peuple français que nous ne sommes pas des terroristes, nous sommes les habitants de Raqqa, de simples civils comme vous. Des gens cultivés. Nous condamnons les attentats de Paris, nous compatissons à votre douleur mais nous sommes impuissants. Notre ville est aux mains de Daesh et nous n’avons pas le pouvoir de les chasser. Mais, nous nous levons avec vous contre le terrorisme. » (...)

« Daesh nous empêche de quitter la ville. Nous sommes des boucliers humains face aux frappes aériennes internationales. J’ai peur des avions russes et français. Ils frappent à l’intérieur de la ville remplie de civils. »

Depuis les attentats, les frappes se sont intensifiées. Daesh organise l’évacuation de ses troupes d’origines étrangères et de leurs familles direction Mossul. Ceux qui restent « se mêlent aux civils et se déplacent quotidiennement » pour se protéger :

« Les bombes touchent le centre-ville. De nombreux civils meurent, bien plus que les éléments de Daesh. Il faut arrêter de bombarder le cœur de la ville. » (...)

Chaque parcelle de vie est contrôlée. Les écoles sont aux mains de Daesh. « Les enseignants doivent suivre des cours de charia pendant un mois » et se conformer aux programmes scolaires rédigés par les islamistes.

« Beaucoup de parents ne mettent pas leurs enfants à l’école, de peur qu’ils subissent un lavage de cerveau et soient poussés au jihad. »

Les rues sont totalement sous le contrôle de la police islamique, chargée de faire respecter la « charia » par la violence (...)

La ville de Raqqa est connectée à internet :

« Mais même sur la toile, je ne peux pas parler de Daesh, ni même discuter avec des gens en dehors de Raqqa. J’ai peur qu’ils fouillent mon ordinateur, espionnent mes conversations sur les réseaux sociaux. » (...)