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Arrêté anti-pesticides : Le maire de Nanterre interdit l’utilisation de glyphosates dans sa commune + La carte de France des maires engagés + Pétition
Article mis en ligne le 9 septembre 2019

Patrick Jarry, le maire de Nanterre, rejoint la liste des maires ayant pris un arrêté anti-pesticides dans sa commune

Si le maire de Langouët (Ille-et-Vilaine) a été désavoué en justice, il a fait des émules avec son arrêté anti- pesticides. Ce jeudi, le maire de Nanterre (Hauts-de-Seine), Patrick Jarry, a pris un arrêté municipal interdisant l’utilisation de produits à base de glyphosates sur le territoire de la commune. Un acte pour « protéger la population » et « obtenir du gouvernement une interdi(...), professionnels des espaces verts, entreprises, bailleurs privés et publics ».(...)

Avec cet arrêté, Nanterre s’engage à être dès maintenant une ville « zéro glyphosate » pour « l’entretien des jardins et espaces verts des entreprises, des copropriétés, des bailleurs publics, pour l’entretien des voies ferrées et de leurs abords, comme pour les abords des autoroutes et voies départementales traversant Nanterre ».

Lire aussi :

 Pesticides : le gouvernement propose une distance minimale de 5 à 10 mètres, « très insuffisante » pour les ONG
Voilà qui décevra les maires qui, un peu partout en France, multiplient les arrêtés antipesticides, après la suspension très médiatisée de celui de Langouët (Ille-et-Vilaine), en Bretagne, Daniel Cueff. Le gouvernement va proposer de fixer à 5 ou 10 mètres, selon le type de cultures, la distance minimale entre les habitations et les zones d’épandage de produits phytosanitaires. (...)

La consultation durera trois semaines. « Le gouvernement tranchera en octobre-novembre », a complété le porte-parole. « Dans la loi Egalim, il y a des dispositions spécifiques pour la protection des riverains via la mise en place de chartes concertées avec les riverains, les agriculteurs », a rappelé de son côté Matignon.

Ces règles concernant l’élaboration de chartes et de distances minimales à respecter pour l’épandage des pesticides « vont figurer dans des textes qui entreront en application au 1er janvier 2020 », a ajouté Matignon.
Appel à la « mobilisation citoyenne » pour aller plus loin

Les organisations écologistes, au premier rang desquelles France Nature Environnement (FNE), ont immédiatement protesté contre des mesures jugées « vraiment insuffisantes, au vu de ce que dit l’Anses, au vu des études scientifiques », selon Thibault Leroux, chargé de mission de l’association.

« Cette décision me paraît insuffisante. On acte, mais il faut aller plus loin », a déclaré l’ancien ministre de l’écologie Nicolas Hulot, lors d’une conférence au festival « d’éco-mobilisation » Climax.

Des premières versions du décret ont circulé avant l’été, et FNE s’attendait à « un fort lobbying du secteur agricole ». « C’est assez décevant de voir qu’au sein du gouvernement, c’est le ministère de l’agriculture qu’on écoute, avant les enjeux sanitaires et environnementaux », a regretté M. Leroux. (...)

Le maire écologiste de Langouët, Daniel Cueff, qui avait pris un arrêté interdisant les pesticides à moins de 150 m des habitations, suspendu par la justice, a qualifié de « pas croyable » la proposition du gouvernement de fixer une distance de 5 ou 10 mètres.

« Quand j’ai appris ça, je pensais que c’était une “fake news” et que ce n’était pas sérieux ! Cette proposition n’est pas croyable », a réagi le maire de cette commune rurale proche de Rennes. On est tombé de notre chaise, car ces 5 et 10 mètres, ce sont des protocoles déjà mis sur des bidons de pesticide de synthèse. » (...)

Selon le maire, dont l’arrêté a entraîné la médiatisation du sujet au plan national, le président, Emmanuel Macron, et le gouvernement n’ont pas pris « la mesure de cette vague qui ne voudra pas et ne voudra plus être face à des pesticides de synthèse dans l’air ».

M. Cueff avait pris le 18 mai un arrêté interdisant l’utilisation de produits phytopharmaceutiques « à une distance inférieure à 150 mètres de toute parcelle cadastrale comprenant un bâtiment à usage d’habitation ou professionnel ». Ce texte a été suspendu mardi par le tribunal administratif de Rennes.

 Enquête France Inter - La carte des communes qui ont pris des arrêtés anti-pesticides
(...) Au total, nous avons trouvé 45 communes mobilisées. Des mairies de droite ou de gauche, dans toutes les régions. (...)

Des petites communes, des grandes villes, de droite ou de gauche

Si on dénombre 33 communes qui ont suivi l’exemple de Langouët, 11 autres ont été précurseurs du mouvement.

Les 45 villes sont disséminées dans toutes les régions de France, du Palais (Morbihan) en Bretagne, à Aubenas-les-Alpes (Alpes-de-Haute-Provence), près de Marseille. On trouve des grandes villes comme Dijon (Côte-d’Or, 155.000 habitants), Nanterre (Hauts-de-Seine, 94.000 habitants) ou Antony (Hauts-de-Seine, 62.000 habitants). Et de toutes petites communes comme La Roque-Sainte-Marguerite (Aveyron, 155 habitants) ou Moustier-en-Fagne (Nord, 60 habitants). Des mairies de droite (Antony), du centre (Sceaux) ou de gauche (Dijon) sont aussi bien concernées.
Un premier arrêté contre les pesticides en 2012

L’ancien maire de Château-Thierry (Aisne), Jacques Krabal, était le premier à prendre ce type d’arrêté en juin 2012 (..)

Carte interactive ici : Arrêtés anti-pesticides. La carte de France des maires engagés

Pétition : Stop aux pesticides de synthèse à proximité des habitations et des écoles