
Une équipe d’artistes et de marins a embarqué pour 15 mois à bord de quatre voiliers, faisant le pari d’expérimenter un mode de vie décroissant, écologique et itinérant, jusqu’en août prochain. À chaque escale, en Méditerranée puis dans l’Atlantique, ils organisent spectacles, concerts et expositions.
Il leur a fallu deux ans de préparation pour mettre à flot leur projet, dénommé « Festina lente » — « hâte-toi lentement », en latin. Depuis mai 2016, 21 artistes et marins sont montés à bord de quatre voiliers, et ce, pour plus d’un an. Cette expérience, la plupart d’entre eux l’avaient déjà vécue, il y a trois ans, lors du festival itinérant à voiles l’Armada 2013, organisé par le collectif d’artistes Formation alternative autogérée aux arts du cirque (Faaac), en mer Méditerranée. L’objectif était de faire se rencontrer, pendant deux mois, plus de soixante artistes et marins et un public à chaque fois différent.
Un petit groupe de personnes s’est formé dès la fin de l’Armada 2013. Tous et toutes n’ont alors qu’une envie : pérenniser l’idée du festival itinérant à la voile et en faire un véritable mode de vie décroissant « plutôt qu’une simple parenthèse », explique Soizic Séon, illustratrice et peintre, qui fait partie du noyau fondateur. (...)
Les bateaux croisent en mer Méditerranée jusqu’à la fin du mois d’octobre 2016, où ils rallieront le Maroc, les Canaries et le Cap-Vert. Avant de remonter l’Atlantique jusqu’aux côtes françaises, dernière étape prévue pour l’été 2017 et dont le détail des dates est à venir [1]. À chaque escale, l’équipe crée un village éphémère et programme du cirque, de la danse, de la musique, des projections de films ainsi que des ateliers scolaires et des collaborations artistiques locales. La démarche ne se revendique pas militante, mais les spectacles abordent des sujets de société comme la condition des femmes dans les cabarets, les rapports de domination, l’exil, les problèmes administratifs des réfugié-e-s… (...)