
Depuis près d’un an, dissidents syriens et soutiens du régime de Bachar el-Assad se livrent une lutte sanglante. Dans les rues syriennes, mais aussi sur Internet.
2011 avait pourtant débuté sous les auspices d’une libéralisation de l’Internet syrien : alors que tanguaient Moubarak et Ben Ali, le régime revenait sur une de ses mesures les plus symboliques en « débloquant » Facebook et YouTube, quasiment inaccessibles jusqu’alors.
Mais c’était pour mieux resserrer – au fil de l’année écoulée – l’étau autour des militants et activistes en ligne. Nombreux sont ceux qui ont fui le pays, de peur que les « moukhabarat » du régime ne les arrêtent pour leur activisme en ligne.
(...) Un millier d’espions sur Facebook
L’ampleur de leur action n’est pas très étonnante. Dès avril 2011, Libération expliquait que Damas pouvait compter sur un millier d’agents pour infiltrer et espionner les comptes Facebook des dissidents.
Impossible de dire qui se cache derrière cette « armée ». Mais l’adresse de son site Internet a été déposée au nom de la « Syrian Computer Society ». Cet organisme officiel, chargé des nouvelles technologies dans le pays, était dirigé, de 1995 à 2000, par un certain... Bachar el-Assad.
Okhin, qui œuvre au sein de Telecomix, un collectif de hackers très impliqué dans le printemps arabe et tout particulièrement en Syrie – où il aide les dissidents à se protéger en ligne et à éviter la censure –, juge pourtant que cette armée est « assez peu compétente techniquement » : (...)