
Bachar el-Assad n’avait pas pris la parole depuis sept mois, et donc l’annonce de son discours, dimanche matin, était en soi un événement alors que le pays s’enfonce chaque jour davantage dans la guerre.
C’est peu dire que le président syrien n’a pas changé son discours d’un pouce depuis des mois : c’est la faute d’Al Qaeda, nous nous battons contre le terrorisme, merci la Russie et la Chine...
Régulièrement interrompu par le slogan classique du monde arabe, « Bachar, nous te défendrons avec notre âme et notre sang », dans le grand auditorium de l’Opéra de Damas, le président syrien a présenté un plan qui apparaît irréaliste dans le contexte de la guerre actuelle, même pas en phase avec le plan, sans doute mort-né, de l’émissaire de l’ONU Lakhdar Brahimi.
Le plan du président syrien, qui ne prévoit ni départ d’Assad, ni même sa non-candidature pour un nouveau mandat en 2014, envisage de :
négocier avec « ceux qui n’ont pas vendu leur pays à l’étranger » ;
soumettre à référendum une nouvelle Charte, prélude à une « Conférence nationale » et à la formation d’un gouvernement à base plus large ;
proclamer une amnistie à l’issue de ce processus politique.
« Perte de temps »
Ce plan a aussitôt été qualifié de « perte de temps » sur la chaîne qatarie Al Jazeera par un porte-parole de la Coalition nationale syrienne, la principale force de l’insurrection anti-Assad. (...)
La semaine dernière, les Nations unies ont réévalué à 60 000 le nombre de morts en 22 mois d’insurrection en Syrie, un rythme de victimes qui s’accélère avec l’emploi d’armes de plus en plus lourdes, y compris récemment de missiles Scud et l’aviation. (...)