
Cher gouvernement, je ne serai pas présente à votre grand rassemblement du 1er mai, celui du « vrai travail » car, voyez-vous, je n’en ai pas. Selon vos définitions, je dois sans doute faire partie de ces gens « assistés » qui touchent de l’argent sans travailler.
Mais je compte bien vous expliquer pourquoi je touche de l’argent sans travailler. Précisons une chose : je suis bénéficiaire de l’Aide au retour à l’emploi (ARE). Si je touche ces aides, c’est uniquement parce que j’ai travaillé durant toutes mes études, pour contribuer à les payer.
(...) voyez-vous, je travaille, mais gratuitement, en tant que bénévole, dans trois associations. C’est aujourd’hui mon seul moyen d’acquérir de l’expérience professionnelle dans mon domaine. Je contribue, cher gouvernement, pour que les associations qui ont le couteau sous la gorge puissent continuer à faire leur travail correctement.
Grâce à vous, je dois combattre le regard des gens qui, comme vous, remplacent trop souvent l’idée de solidarité par le terme d’assistanat.
Merci encore, cher gouvernement, d’alimenter la haine et l’incompréhension entre deux univers pas si différents : ceux qui triment au travail, et ceux qui triment pour en avoir.
Non, cher gouvernement, ce 1er mai, je ne participerai pas à votre fête du VRAI travail. Mais je pense que je n’aurais pas été invitée.