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Rue 89
Attaques chimiques en Syrie : pourquoi l’article soupçonnant les rebelles n’est pas crédible
Article mis en ligne le 3 septembre 2013

De nombreux riverains nous ont signalé un reportage, publié sur le site internet d’information Mint Press News, basé dans le Minnesota, qui viendrait accréditer les dénégations de Bachar el-Assad quant à l’usage, par son régime, d’armes chimiques contre les rebelles syriens.

Titre de l’article : « Exclusif : des Syriens à la Ghouta affirment que des rebelles qui se sont fournis chez les Saoudiens sont derrière les attaques chimiques ».

Le site Mint Press est récent (un an et demi), mais n’a pas mauvaise réputation. Il a été fondé par une jeune Américaine d’origine palestinienne, Mnar Muhawesh, 24 ans, avec l’aide de son beau-père, Odeh A. Muhawesh, businessman et prof associé de théologie.

Cette information est cosignée par Dale Gavlak, présentée comme correspondante freelance d’AP, Associated Press, la plus grande agence de presse du monde. Wow, pense-t-on d’abord.
L’agence AP prend ses distances

Une lecture détaillée de ce récit rend pourtant sceptique : les sources sont indirectes, et le scénario qui est dessiné à partir de leurs témoignages n’est pas très convainquant. (...)

Le problème, c’est que les sources citées sont faibles, imprécises, anonymes. Et que cette thèse de « l’accident » (quel type d’accident, d’ailleurs ?) ne colle pas du tout avec la description de l’attaque, telle qu’elle a été faite par les témoins de Ghouta. De nombreux tirs ont été lancés, avec des obus, dans des directions différentes. Il s’agissait visiblement d’une attaque coordonnée et ciblée. Pas d’une bombonne de produit chimique qui tombe d’un camion. Les témoignages parlent de plusieurs roquettes et de missiles, tirés depuis des territoires contrôlés par l’armée syrienne, en direction de la Ghouta est et ouest.

Comme le constatait un de nos riverains lundi, on est dans le brouillard de la guerre. Et ce n’est pas cet article fragile qui aidera à le dissiper. Tout au plus peut-il inciter à enquêter davantage avant de conclure avec certitude que le régime syrien, comme tout semble jusque-là l’indiquer, est bien responsable du massacre du 21 août.