
À l’occasion de la présentation de l’exposition Attention, travail d’Arabe dans le cadre du Festival Migrant’scène, et ce dans 15 villes de France, Ali Guessoum, fondateur de l’association Remembeur, explique pourquoi et comment cette exposition a été conçue et réalisée.
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Qu’est-ce que l’association Remembeur ?
Créée en 2011, l’association Remembeur souhaite redonner aux étrangers et aux Français venus d’ailleurs, une place dans l’histoire culturelle, politique et militante de notre pays.
Elle travaille en étroite collaboration avec des sociologues, des historiens, des universitaires, des écrivains, des illustrateurs, des pédagogues, des scénographes ainsi qu’avec de nombreux partenaires associatifs et institutionnels.
Au fil des années, l’association a imaginé et produit des expositions et une boîte à outils qui permettent de sensibiliser le grand public, les scolaires et les professionnels. Au départ de ces actions de sensibilisation, il y a toujours un projet de création, à la fois artistique et engagé sur la société et l’histoire françaises. Ce qui permet d’aborder de manière distanciée les problématiques de la discrimination, du racisme, de la tolérance, de la liberté d’expression, de l’égalité des chances. (...)
Attention travail d’Arabe questionne, interpelle et engage un dialogue essentiel et fructueux avec le public. Elle est composée d’affiches détournant des slogans publicitaires et commerciaux bien connus : c’est un moyen de démonter par l’humour les stéréotypes et les préjugés racistes. Citoyenne et militante, elle joue du second degré, en subvertissant les codes de la publicité pour faire passer des messages, tout en puisant ses sources dans l’histoire, la culture populaire, scientifique, religieuse, sociologique, la mémoire collective. (...)
Quel est le succès de l’exposition, quels publics avez-vous rencontrés ?
Plus de 70 000 personnes jusqu’à présent nous ont fait l’honneur de la découvrir : des adolescents, des étudiants, des associations, animateurs, enseignants, le grand public, etc. Pour la très grande majorité, ils sont enthousiastes.
Avez-vous d’autres projets pour la suite ?
Nous allons organiser une exposition hommage à la contribution des soldats coloniaux durant les deux grandes guerres : Maures pour la France. Puis, juste après, ce sera la mise en place d’un futur festival sur le rire comme levier contre le racisme, dans le département de la Seine-Saint-Denis, en permettant l’organisation d’ateliers d’écriture pour les collégiens encadrés par des parrains humoristes. Ce festival est amené à durer, il verra le jour en 2019.