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Au rassemblement du Trocadero : soutien à Danielle Obono
marie christine vergiat Vice-Présidente de la LDH
Article mis en ligne le 8 septembre 2020

Dans Valeurs actuelles, nous sommes habitué.e.s à voir des Unes islamophobes, anti migrants, anti Roms, misogynes et antiféministes, et même anti écolo… Anti tout ce qu’ils rejettent.

On a pu y lire des titres comme : « Roms l’overdose » ; « Les islamo- collabos » ; « Le poisson gauchiste » (et ils ont une vision assez large de ce terme) ; « L’invasion qu’on nous cache » ; « La nouvelle terreur féministe » ; Ou encore « La terreur vegan » (beaucoup de gens les terrorisent semble-t-il !) ; « La tyrannie des biens pensant » (et donc notamment nous qui soutenons Danielle Obono, nous sommes tou.te.s des « bien-pensants » puisque nous ne sommes pas d’accord avec eux)

Ils s’attaquent aussi aux personnes au-delà de leurs idées : Edwy Plenel, Najet Ben Kassem, Lilian Thuram, Assa Traoré et d’autres connus ou moins connu.e.s en ont fait les frais notamment les exilé.e.s et les migrants ou les femmes voilées le plus souvent représentées en tchador ou en hijab ce que nous ne voyons quasiment jamais en France.

Ils s’attaquent à tout ce qui n’est pas eux, tout ce qui n’est pas blanc, tout ce qui ne relèverait pas d’un soi-disant héritage chrétien, tout ce qui ne correspond pas à leurs valeurs rétrogrades venant d’autres siècles.

Ils ont été condamnés à de multiples reprises pour incitation à la haine ou aux discriminations

Et le président de la République a osé les légitimer en disant que c’était un bon journal et en leur donnant une interview sur… les migrations (excusez du peu).

Ce journal dérive depuis des années vers l’extrême droite et sert de pont avec une droite de plus en plus décomplexée.

Leurs Unes en témoignent en faisant les louanges de Marine Le Pen, de sa nièce ou de soi-disant intellectuels qui répandent leur haine sur les médias mainstream comme celui qui intervient sur CNews et qu’ils ont même proclamé homme de l’année.

Mais là, avec sa soi-disant fiction dont Danielle Obono est l’héroïne, on atteint les sommets de l’ignoble. On est au niveau de Je suis partout et de Gringoire.

Depuis son élection, Danielle Obono fait l’objet d’attaques racistes et sexistes comme avant elle Christiane Taubira également citée plusieurs fois dans LE feuilleton. Leur point commun ; elles sont toutes deux femmes et « noires.

C’est un combat pour inverser les rôles comme avec le racisme antiblancs.

Ce feuilleton, ou plutôt ce torchon, a été publié dans un numéro dont la Une portait sur « l’ensauvagement » avec le sous-titre « 60 jours dans la trace des nouveaux barbares ».

Ceux qui utilisent ce vocabulaire ignoble sont les héritiers de ceux qui, dans les années 30, dénonçaient le particularisme des Juifs comme ils dénoncent aujourd’hui le communautarisme, l’indigénisme ou le séparatisme.

Les mots ont un sens.

Le racisme peut prendre différentes formes mais c’est un combat universel.

La 2ème Guerre mondiale nous a appris que ce combat comprenait le respect de chaque être humain et de sa dignité. Cela été écrit dans la DUDH (Déclaration universelle des droits de l’Homme) de 1948.

Le racisme anti blancs n’existe pas car le racisme s’inscrit dans une longue Histoire qui est d’abord celle d’un rapport de domination.

Valeurs actuelles fait partie de ces médias qui gangrène l’opinion publique. Au nom de la liberté d’expression, ces porteurs de haine sont invités dans les médias mainstream pour déballer leurs théories racistes, pour faire de l’audimat.

Disons-leur : Ça suffit !

La liberté des uns commence là où s’arrête celle des autres. (...)

nous sommes pour qu’on les traine en justice aussi souvent que nécessaire (même si cela épuise nos avocats).

C’est pourquoi la LDH a décidé de se constituer aux côtés de Danielle Obono dans sa plainte contre Valeurs actuelles. (...)