À Alençon, des mineurs isolés étrangers sont à la rue.
Ces mineurs isolés étrangers (MIE), comme on les appelle, ont été un jour envoyés au loin, pour tenter leur chance dans notre monde. Ils viennent de pays troublés, des pays où on ne va pas en vacances, du
Congo, du Niger ou d’ailleurs. Ils ont - forcément- des parents, qui les ont peut-être abandonnés ou qui sont morts, ou bien qui les ont confiés à des passeurs pensant les protéger ou leur assurer une vie meilleure, les ont peut-être abandonnés ou sont peut-être morts. Certains ont cheminé un an, deux ans, parfois plus.
Les plus forts, les plus malins, les plus chanceux sont arrivés ici. En Zodiac par Nador (Maroc) ou Gibraltar ou après des journées dans le coffre d’un camion. Débarqués à Roissy, déposés Gare du Nord à Paris, ou à Vintimille, avec un acte de naissance et dans le meilleur des cas, une adresse.
Ce sont des enfants, même si leur histoire et le voyage les ont rendus plus mûrs, trop mûrs, parfois, avant l’âge.
L’âge d’aller à l’école, d’étudier, d’apprendre, de faire des projets et d’avoir des rêves. Ceux qui parviennent à être scolarisés étudient ; pourtant certains dorment dans la rue.
Notre pays, attaché à l’égalité a fait de l’éducation un droit inaliénable (...)