
L’entreprise australienne Grasslanz Technology a retiré, en mars 2023, sa demande d’essai en champ pour un ray-grass génétiquement modifié destiné à l’alimentation du bétail [1]. Cette plante avait été modifiée pour avoir une teneur en énergie métabolisable plus élevée. Cela consiste notamment à augmenter la teneur en lipide des feuilles. [2]. Précisons que Grasslanz Technology a déposé ce dossier pour le compte de l’entreprise AgResearch.
L’essai aurait dû avoir lieu entre avril 2023 et décembre 2028, sur une superficie maximale de 2,5 hectares par an, et jusqu’à 12,5 hectares au total pour l’ensemble de l’essai. Sept sites d’essai avaient été sélectionnés dans les États de Nouvelle-Galles du Sud, de Victoria, d’Australie occidentale et du Queensland. Les plantes cultivées dans le cadre de cet essai en plein champ n’étaient pas destinées à être utilisées pour l’alimentation animale commerciale. Cependant, l’entreprise avait envisagé des essais d’alimentation animale.
Plusieurs organisations se sont positionnées contre cet essai en champ. (...)
A l’époque, l’entreprise annonçait des performances agronomiques impressionnantes : la modification génétique devait permettre d’augmenter la production de 40 % et de réduire la consommation d’eau de 30 %. L’entreprise annonçait également que des études in vitro avaient permis de mesurer une diminution de 15 à 23 % de la production de méthane. AgResearch concluait : « les animaux qui se nourrissent de ce ray-grass génétiquement modifié peuvent manger moins tout en conservant la même prise de poids ». Curieusement ce ray-grass « magique » n’a jamais vu le jour dans les champs… Et cette nouvelle tentative semble suivre le même chemin. Impossible de savoir la différence entre les deux ray-grass développés par AgResearch. Notons enfin que d’autres organisations avaient déjà expérimenté en champ de tels ray-grass en Australie entre 2008 [5] et en 2018 [6].