Les clémentines sont de grand retour sur les marchés avec la première neige qui recouvre les hauteurs de Parnitha, cette chaîne de montagnes dite fondatrice de l’Attique. À Athènes, la population souffre du froid et le bois se vend alors mieux que les petits pains. N’échappant pas à la méta-modernité des temps et des lieux, j’ai vendu 72 livres de mon ancienne vie, aussitôt... transformés en bois de chauffage, offert à mon ami D. qui n’a plus les moyens... de dépasser les 12° C chez lui. Un enfant de cinq ans a été sauvé de encore de justesse jeudi matin à Thessalonique de l’incendie qui a ravagé la maison familiale éclairée et chauffée à la bougie. Devant la foule des curieux et des journalistes, le père de l’enfant a brandi un couteau mais il fut rapidement... désarmé.
Depuis le décès de Sara survenu à Thessalonique cette semaine, l’adolescente... néo-martyre de la politique du “success story” d’Antonis Samaras et des foyers sans électricité, la tension sociale monte au point d’obliger les responsables de l’Électricité de Grèce (DEI) à ainsi faire un geste. Depuis le 4 décembre, un numéro spécial recevra les appels des... naufragés des électrons dans le but de remettre le courant durant la période des fêtes, mais uniquement durant les des fêtes.
On comprendra qu’Antonis Samaras, lequel cette semaine depuis Bruxelles et aux côtés de José Manuel Barroso, a précisé “son” programme des priorités de la présidence du Conseil par la Grèce à compter du 1er janvier 2014, ne souhaite pas que de nouvelles victimes puissent ainsi gâcher le début de la fiesta de l’insignifiant. Ces conseillers en communication, ainsi que les experts des services secrets l’auraient sans doute averti de la dangerosité des moments festifs et quant aux “désordres” possibles. (...)
sous un Parthénon hivernal les surprises ne manqueront plus. Ainsi, mercredi 4 décembre, une bonne partie de la presse grecque s’alarmait des 11.000 prochains licenciements (“disponibilités” d’après le néologisme de la propagande du temps présent) dans la fonction publique, ainsi que du récent rapport de la Confédération des Travailleurs qui prévoit l’effondrement calculé... c’est le cas de le dire, du système des retraites dans son ensemble à partir de 2016. Le gros titre : “Adieu aux retraites en 2016”. (...)
Pourtant, notre ville demeure encore bien remarquable et si possible vivante en ce troisième hiver sous la guerre déguisée en crise de la dette. Surtout lorsqu’on n’a pas encore sombré complètement de l’autre coté de l’existence. Au centre-ville et à part les décorations de saison, on y découvre ces nouvelles affiches invitant... l’aimable peuple à participer gratuitement (?) aux séances qui désensibilisaient le commun des mortels économiques des peurs quotidiennes. Pas loin et bien chez SYRIZA... qui n’aurait plus peur de rien, on travaille durement certes pour préparer l’alternance (ou “l’alternance”), néanmoins, dans un certain brouillard. Je crois comprendre que du côté de... “SYRIZA de l’endroit”, c’est (parfois) désormais l’envers de la médaille qui préoccupe les esprits, et notre... grande médaille à tous c’est évidemment l’euro dans toute sa... splendide dureté.
Même les statistiques officielles admettent que 2.535.700 citoyens grecs sont ainsi plongés dans la pauvreté, trois millions, n’ont plus accès au “système de la Sécurité Sociale” et au même moment, 64% des dépenses annuelles de l’État grec (qui n’est ni État, ni grec en réalité), servent à la dette, autrement-dit à notre servitude, (chiffres fournis par l’hebdomadaire politique et satirique “To Pontiki” du 5 décembre).
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En attendant... l’été grec, le Président de l’Université d’Athènes vient d’être destitué, il comparaitra devant la justice “pour manquement à ses fonctions” et calomnié par la presse du régime de la dette-dictature, rien que parce qu’il n’a pas cédé face aux pressions extraordinaires, exercées dans le but de l’obliger d’abandonner le personnel administratif en grève contre les licenciements décidés par le noyau dur des... Samaritains, le tout, sous le haut patronage de la Troïka et de la Commission européenne.
Je ne dirais pas que le sort des administratifs du malheur intéresse tout le monde en Grèce car l’anthropophagie ambiante (en partie orchestrée) est telle, que les catégories sociales (?) se mordent en ce moment entre elles jusqu’au sang. (...)
ceux qui ont enfin compris les enjeux, commencent à ne plus adresser la parole à leurs parents ou amis qui se disent encore favorables au gouvernement. Certaines amitiés alors vieilles de trente ans se brisent ainsi brusquement après seulement trois ans sous le régime de la Troïka. (...)
Le cannibalisme social et même culturel est de retour, et c’est aussi cette chasse aux sorcières des temps modernes contre des femmes séropositives en Grèce, racontée par le documentaire “RUINES”. C’est terrible, c’est en chemin et c’est peut-être moins inéluctable qu’il n’y paraît (...)