
À une semaine du premier tour de l’élection présidentielle, la France insoumise, le mouvement de Jean-Luc Mélenchon, mobilise sept « caravanes » envoyées à la rencontre des Français, notamment des quartiers populaires. Reporterre a suivi ses militants à Marseille, dans un des quartiers les plus pauvres de France.
Lucas Trottmann profite de ses jours de congés pour tenir le volant de la « caravane insoumise » Sud-Est du mouvement de Jean-Luc Mélenchon. Partie le 9 avril de la cité emblématique de La Castellane, à Marseille, elle s’achèvera à Saint-Étienne le 21 avril, à la veille d’un premier tour à l’élection présidentielle plus que jamais imprévisible. Le Marseillais de 24 ans est surveillant dans un lycée. Il craint que les vacances scolaires ne favorisent le taux d’abstention, annoncé déjà comme inédit, au premier tour de la présidentielle : « Dimanche 23 avril, ce sera le retour des vacances » pour l’académie d’Aix-Marseille. Inciter à voter, c’est le principal objectif de la caravane, comme pour les six autres qui sillonnent la France des quartiers populaires, en fonction d’un découpage par secteurs géographiques : Ile-de-France, Nord, Est, Sud-Ouest, Ouest, Centre et Sud-Est. En ajoutant la caravane de la Guadeloupe, qui s’est achevée le 7 avril, ce sont pas moins de 105 étapes qui auront été effectuées. (...)
Ce sont « les zones à plus fort taux d’abstention qui sont ciblées », précise Lucas Trottmann. Dans le 3e arrondissement de Marseille où s’installent les militants ce mercredi 12 avril, l’abstention à la présidentielle de 2012 a presque atteint les 30 % soit 10 points de plus qu’à l’échelle nationale. Le vote y est habituellement favorable à la gauche. En 2012, au premier tour, Jean-Luc Mélenchon avait emporté plus de 17 % des suffrages exprimés et François Hollande plus de 42 % contre respectivement 11 % et 28 % nationalement. (...)
S’adresser aux gens à propos de leurs préoccupations, c’est ce que cherchent à faire les militants de la France insoumise. Ils proposent un « simulateur de droits sociaux ». Un ordinateur portable et une connexion internet permettent de répondre aux demandes sur les droits sociaux. Lucas Trottman, qui est venu militer dans la France insoumise par « écœurement de la continuité libérale des quinquennats de Sarkozy et de Hollande » considère que c’est une façon « de lutter contre le discours d’assistanat. Il n’y a pas de problème d’assistanat. Il y a problème d’information et d’accès aux droits ». Au fur et à mesure de la matinée, les militants se font de plus en plus nombreux. Jusqu’à une vingtaine, pour tracter, converser, offrir cafés et viennoiseries. L’accueil que leur rendent les passants est plutôt positif. (...)