Nos plus belles idées de jadis sont parfois placardées sur les façades athéniennes. “Liberté - Égalité - Fraternité”... avertissement alors remarquable et remarqué, plaqué sur l’entrée de la Poste centrale, place de la Constitution (Sýntagma), en hommage aux civils exécutés à Paris par cette variante des totalitarismes du XXIe siècle comme on sait. Place dite de la Constitution je dirais par euphémisme, puisqu’elle incarnerait ce symbole encore vivant des restes du synœcisme social athénien.
Ainsi notre si vieille place Sýntagma, renferme et exhibe parfois à elle seule toute la typicité des avertissements qui régissent notre monde actuel : vitrines inutiles, passants ahuris, jeunes mendiants... et cela jusqu’à cette forte charge qui a explosé vers 3h du matin (le 24 novembre) devant le siège du patronat industriel de Grèce (SEB), heureusement, sans faire de victimes ni de blessés. Cependant, les dégâts sont très importants. (...)
Actualité oblige, Alexis Tsipras vient de rayer du groupe parlementaire SYRIZA, le député Státhis Panagoúlis, ce dernier n’ayant pas voulu trancher en faveur de l’énième train de mesures austéritaires la semaine dernière, et contrairement à Gavriil Sakellarídis, cet ancien ami du Premier ministre, Panagoúlis n’a pas voulu démissionner de son poste, comme le lui exigeait un Alexis Tsipras furieux. Le gouvernement SYRIZA/ANEL a donc perdu deux députés (elle dispose de 153 élus sur 300 que compte l’Assemblée), prochaine étape, une coalition SYRIZA/PASOK/Centristes/La Rivière... toute combinaison sera bonne à prendre, pourvu que la gouvernance du mémorandum demeure entière.
Státhis Panagoúlis dans sa déclaration et après avoir présenté ses... excuses aux électeurs pour avoir dit oui au mémorandum-Tsípras, il a voulu rappeler les termes de l’article 60 de la... Constitution : “Le droit des députés d’exprimer leur opinion et de voter selon leur conscience est illimité. La démission du mandat parlementaire est un droit du député ; elle est accomplie par la soumission d’une déclaration écrite au président de la Chambre des députés, et est irrévocable”. Peine perdue et surtout, trop tardive. (...)
" Hier, un professeur émérite de l’Université, ami très respecté et très apprécié, m’a téléphoné pour me dire : ‘Durant toute ma vie, être de gauche avait été pour moi un rêve - et c’est donc terminé.’ Le même jour, un marchand de bois m’a dit : ‘Je quitte ma maison tôt le matin, j’ai honte d’être aperçu dans mon quartier, et cela, parce que j’avais incité tout le monde à voter SYRIZA.’ La tristesse, la honte, la culpabilité, la démission, la frustration, dominent alors l’âme en ce monde de la Gauche en Grèce.” (...)
Temps coriaces et temps mélangés. Des slogans criants, tels ceux qui dénoncent la mise à mort de la Sécurité Sociale se mélangent aux affiches pour les animaux perdus. Athènes, sous les tempêtes de toute sorte, ambiance du moment.
Bars et bistrots, tourisme Chinois, illuminations de Noël déjà, tout se mélange et tout... se dépossède. (...)
On sait seulement, que d’après les... directives du mémorandum III (signé par Alexis Tsipras), le budget de la santé serait amputé de trois milliards d’euros en trois ans... et aux conséquences incalculables sur l’état sanitaire de la population. Sans parler de tous ceux qui ne sont plus couverts par la Sécurité Sociale, au moins un quart de la population du pays. La dite solution promise par le gouvernement a été une fois de plus reportée.
Les bénévoles engagés du Centre médical solidaire métropolitain d’Ellinikón dénoncent également, cette récente mise sous tutelle financière (budget et gestion) de l’ensemble des structures appartenant au système public de Santé... derrière une entreprise privée, en somme, c’est une privatisation de fait de la gestion de la Santé publique.. (...)
" les hôpitaux publics, l’un après l’autre, sont désormais incapables à faire face aux besoins de base des assurés, sans parler du sort des non-assurés depuis la réduction de plus de 50% par rapport à 2009, de l’enveloppe financière destinée à ces hôpitaux. Nous ne sommes guère trop loin de l’effondrement. Au même moment, de nombreuses unités de soins intensifs restent fermées car aux yeux du gouvernement... le coût que représente la réouverture de ces unités fermées se compte tout simplement en vies humaines perdues.”
“C’est enfin criminel que de faire attendre les patients atteints de cancer jusqu’à 5 mois, avant la première prise en charge en radiothérapie. Combien de temps allons-nous continuer à être sacrifiés sur l’autel de l’austérité et du mémorandum ?" (...)