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Amnesty International
Azerbaïdjan/Arménie les civils paient le prix fort dans le Haut-Karabakh
Article mis en ligne le 16 janvier 2021
dernière modification le 15 janvier 2021

Notre travail d’enquête dans ce conflit

Au lendemain de l’accord tripartite du 10 novembre qui a mis fin au conflit, nous nous sommes rendus sur les lieux de dizaines de frappes en Azerbaïdjan et en Arménie fin novembre et début décembre 2020.

Nous avons interviewé 79 victimes, témoins et proches de civils tués et blessés lors des frappes, ainsi que des autorités locales civiles et militaires, des employés d’ONG et des journalistes.

En outre, notre équipe de réaction aux crises a analysé des fragments des munitions utilisées lors des attaques et examiné des vidéos, des photographies et des images satellite prises lors du conflit.

Des civils tués, des familles déchirées, des habitations détruites... Dans le Haut-Karabakh, l’Arménie et l’Azerbaïdjan ont utilisé des armes interdites par le droit international humanitaire. En dépit des preuves, les deux camps nient leur utilisation. (...)

Sur le terrain, nous avons mené l’enquête. Dans un rapport, nous exposons en détail 17 frappes illégales imputables aux deux camps qui ont tué des civils. (...)

Les forces arméniennes et azerbaïdjanaises ont utilisé des armes qui ne peuvent être utilisées avec précision sur des zones civiles à forte densité de population. Les bombes à sous-munitions et les armes explosives à large rayon d’impact sont pourtant interdites par le droit international humanitaire, précisément dans ce type de situation qui ne permet pas de distinguer des objectifs militaires de personnes ou bien civils. Le droit international humanitaire parle alors de frappes sans discrimination.

Un mépris évident à l’égard de la vie humaine (...)

Les forces arméniennes ont eu recours à des missiles balistiques imprécis, des systèmes de lance-roquettes multiples non guidés et des tirs d’artillerie. Les forces azerbaïdjanaises ont aussi utilisé des munitions d’artillerie non guidées et des lance-roquettes multiples. Les autorités arméniennes et azerbaïdjanaises nient avoir mené des frappes sans discrimination contre des zones civiles et utilisé des bombes à sous-munitions – alors même que les preuves attestent du contraire.

En utilisant ces armes imprécises et meurtrières à proximité de zones civiles, les forces arméniennes et azerbaïdjanaises ont enfreint les lois de la guerre et fait preuve d’un profond mépris à l’égard de la vie humaine.

Pire, certaines des attaques ont été menées à répétition contre des zones habitées par la population civile, loin des lignes de front, alors qu’il n’y avait visiblement pas d’objectifs militaires alentour. Sans nul doute, le nombre de victimes civiles aurait été bien plus élevé si de nombreux habitants n’avaient pas déjà fui les zones touchées ou ne s’étaient pas abrités dans des sous-sols dès le début du conflit. (...)