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Barcelone et Cambrils – Manifeste – Face à la tragédie du 17 août : paix, solidarité et coexistence dans la diversité
Publié le 27 août 2017
Article mis en ligne le 3 septembre 2017

Nous descendons dans la rue ce samedi 26 août 2017 à Barcelone pour montrer notre rejet de l’attaque revendiquée par Daesh et notre soutien aux victimes et à leurs familles. Nous le faisons à cause des événements du 17 août de Barcelone et Cambrils qui ont tué 15 personnes et fait plus d’une centaine de blessés. Mais nous n’oublions pas et gardons à l’esprit les victimes qui souffrent au quotidien de cette même violence qui, rien que ce mois d’août, a frappé de nombreux pays, en plus de la Catalogne.

Nous pensons en particulier à la Syrie, où un demi-million de personnes sont mortes aux mains des soldats gouvernementaux et non gouvernementaux, locaux et internationaux. Des victimes qui ne font pas la une des journaux, des victimes oubliées. Beaucoup ne meurent pas, mais ils restent bloqués à nos frontières. Nous, les organisations, les plateformes et les mouvements sociaux, nous voulons dire haut et fort que ces morts sont les nôtres, autant que ceux de Barcelone et Cambrils. Nous ne faisons pas de différence.

Nous occupons les rues comme nous l’avons fait tant de fois auparavant. Souvenons-nous des cris de « Non à la guerre » de 2003 (suite à l’invasion criminelle de l’Irak menée par Aznar, Bush et Blair) qui avaient inondé les rues de Barcelone et des nombreuses autres manifestations contre les interventions militaires dans le monde et pour la paix et l’accueil des réfugiés et des migrants, comme celle du 18 février dernier. Nous descendrons donc encore dans la rue, pour une fois de plus dénoncer les causes et mettre au jour les responsables.

Nous manifestons pour dénoncer l’hypocrisie de certains leaders et représentants politiques, en particulier du gouvernement espagnol et de la monarchie. Leurs politiques favorisent les guerres et les conflits armés à travers la vente et le commerce d’armes avec des pays comme l’Arabie Saoudite et le Qatar et par leurs interventions militaires. À ceux qui violent les engagements d’accueil, comme le font les États membres de l’UE. À ceux qui incitent à la haine, au racisme, à la xénophobie et à l’islamophobie avec une inquiétante collaboration des médias. À ceux qui identifient nos amies et amis dans la rue à cause de leur couleur de peau et les enferment dans des centres de détention pour étrangers, à ceux qui expulsent nos voisins et voisines de chez eux ou qui répriment violemment les manifestations populaires. Nous irons leur dire que No pasarán. Non aux groupes qui nous menacent de retourner à un passé sombre, et à tous ceux qui laissent le fascisme agir en toute impunité nous disons basta. Il est temps de reprendre le cri de « Vos guerres, nos morts ».

Nous manifestons parce que c’est l’occasion de réfléchir sur le modèle de société et de vie en commun que nous construisons. Les conséquences à long et à moyen terme nous préoccupent. Ces jours-ci, il y a eu des réactions de haine, de racisme et de xénophobie et la communauté musulmane a été montrée du doigt. Il ne s’agit pas d’eux et nous, mais de nous, tous et toutes. (...)

La diversité nous rend plus riches et plus forts. Et aujourd’hui, plus que jamais, nous réaffirmons notre engagement auprès une société ouverte et solidaire qui ne permettra à aucune idéologie de la haine de s’enraciner en Catalogne.

Nous exigeons aussi que la réponse de nos dirigeants soit claire et nette : respectez les accords et traités sur le commerce des armes que vous avez signé ; respectez la Déclaration universelle des droits humains ; rompez les accords avec les gouvernements opaques et autoritaires ; arrêtez d’intervenir militairement ; ouvrez plus que jamais nos frontières pour accueillir les personnes qui fuient la même violence que celle qui s’est abattue sur la Catalogne et qui maintenant se trouvent piégées à nos frontières, exigez enfin des entreprises qu’elles respectent les droits humains dans les pays tiers et, si nécessaire, mettez fin aux contrats.

Nous, la société civile organisée depuis la base, nous avons fait le choix de nous construire sur des fondements de paix, de droits humains, de diversité et de justice mondiale. Face au racisme et à l’islamophobie, nous faisons le choix de la vie en commun. C’est pourquoi, nous descendrons dans la rue ce samedi.

Vos politiques, nos morts

Paix, solidarité, coexistence dans la diversité