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Le Monde Diplomatique
Basculement stratégique au Proche-Orient
Article mis en ligne le 17 août 2016

Des avions russes ont décollé d’une base aérienne iranienne pour effectuer des bombardements en Syrie, mardi 17 août. Une première pour les deux pays : depuis le début de l’offensive russe, Moscou n’avait jamais utilisé que sa base syrienne et Téhéran n’avait jamais autorisé de puissance étrangère à mener des opérations militaires depuis son territoire. « les relations internationales voient se multiplier des initiatives diplomatiques qui ne reposent plus sur les seules décisions occidentales », écrivait Olivier Zajec en novembre dernier, avant de préciser : « La liberté d’action est aujourd’hui passée du côté de la Russie et de l’Iran ».

Coup double pour le président russe, qui vient de faire irruption sur le champ de bataille syrien. M. Vladimir Poutine a fait savoir qu’il avait reçu au Kremlin le président Bachar Al-Assad ; dans la foulée, il a organisé une réunion quadripartite (Etats-Unis, Russie, Arabie saoudite, Turquie) sur le « processus politique » censé succéder aux frappes militaires. Une fois de plus, la France semble hors jeu. (...)

Est-il temps de faire de l’Iran notre ami et de l’Arabie saoudite notre ennemi ? » Sous ce titre provocateur, le chroniqueur britannique Michael Axworthy notait en janvier 2015 que « l’idée selon laquelle l’Iran est devenu une force de stabilité dans la région du Golfe relève désormais de l’évidence acceptée (1) ». On est bien loin de la rhétorique de l’« axe du mal », reprise sans nuance depuis le 11 septembre 2001 et martelée ensuite avec passion et suivisme. Ni le discours enflammé du premier ministre israélien Benyamin Netanyahou devant le Congrès américain, le 3 mars 2015, ni les combats d’arrière-garde des disciples néoconservateurs de Thérèse Delpech (2) au Quai d’Orsay ne sont parvenus à prévenir ce renversement des mentalités. (...)