
L’opposante birmane Aung San Suu Kyi, marginalisée par des années de résidence surveillée et le boycott par son parti du scrutin de 2010, va "probablement" revenir sur la scène politique officielle en participant aux prochaines élections partielles, selon un porte-parole. La Ligue nationale pour la démocratie (LND) "va probablement" se réenregistrer, a déclaré un porte-parole du parti. La LND avait été dissoute en mai 2010 par la junte après avoir annoncé son boycott des élections du mois de novembre suivant. Selon les lois alors en vigueur, sa participation l’aurait forcée à expulser tous ses membres emprisonnés, dont Mme Suu Kyi, qui n’a été libérée de résidence surveillée qu’une semaine après le scrutin. Le comité central du parti doit de se réunir le 18 novembre à Rangoun pour décider ou non de se réenregistrer. Et selon des hauts responsables de la LND, il devrait se prononcer pour. (...)
Les élections de novembre 2010, les premières en vingt ans, avaient été dénoncées comme une "mascarade" par l’Occident.
Le parti spécialement créé par la junte alors au pouvoir avait remporté une victoire écrasante, après des soupçons de fraude et une campagne décriée dont était exclue Mme Suu Kyi, libérée une semaine plus tard de sept années de résidence surveillée.
Mais depuis, un nouveau régime est né, procédant à des réformes politiques jusqu’à surprendre beaucoup de ses détracteurs. En mars, le généralissime Than Shwe a pris sa retraite et la junte s’est autodissoute, transmettant son pouvoir à un gouvernement dit "civil".
Toujours sous contrôle des militaires, ce nouveau régime a multiplié les gestes d’ouverture, suspendant notamment un projet de barrage controversé et libérant environ 200 prisonniers politiques. (...)