
Une haine sublimée, une haine distinguée, un profond mépris en tout cas : c’est ce qu’expriment, sans parfois en prendre conscience, les journalistes qui, de flash d’infos en débat d’opinion, colportent comme une langue naturelle, objective et évidente, une langue automatique qui n’est rien d’autre qu’une langue de bois politiquement très marquée – favorable à « la réforme » et hostile à celles et ceux qui refusent de la subir. Le petit lexique qui suit rassemble les principaux mots-clef de cette rhétorique faussement objective – et authentiquement réactionnaire. Réalisé en juin 2003 à l’occasion d’un précédent mouvement de grève, il demeure d’actualité près de sept ans plus tard : la langue des maîtres ne se renouvelle pas toujours très vite.
« Réforme » : Quand une réforme proposée est imposée, cela s’appelle « LA réforme ». Et s’opposer à cette réforme devient : le « refus de la réforme ».
« Réformistes » : Désigne ou qualifie les personnes ou les syndicats qui soutiennent ouvertement les réformes gouvernementales ou se bornent à proposer de les aménager. Les partisans d’autres réformes constituent un « front du refus ». (...)