Depuis la Bible, les famines s’abattent sur l’Afrique comme autant de malédictions divines qui poussent au fatalisme. Aujourd’hui, près de dix millions d’êtres humains sont en danger de mort au nord-est du continent. Les causes sont toujours les mêmes. Une catastrophe naturelle - ici une sécheresse exceptionnelle -se superpose à un chaos politique - les guerres civiles dans la Corne de l’Afrique -pour jeter dans la malnutrition des régions entières.

(...) La seule solution durable impose de briser le cercle diabolique où l’instabilité politique et la précarité alimentaire se nourrissent l’une l’autre. La carte des zones de famine recoupe peu ou prou celle des conflits armés. Or, pour assurer la sécurité alimentaire, il faut des infrastructures de stockage et de distribution qui permettent de surmonter les inévitables aléas climatiques. Pas d’Etat, pas d’organisation, pas de stockages sûrs, de routes praticables et de marchés accessibles. Mais la réponse n’est pas uniquement politique, elle doit aussi être économique. Le seul maintien des cultures vivrières n’est pas une réponse face à l’accroissement des populations. Il faut aussi une révolution agricole. (...) Wikio