À Athènes aussi en ce moment on respire assez mal. Pendant qu’un événement... exogène (l’Ukraine), préoccupe enfin (un peu) nos medias et pénètre de la sorte le jardin d’acclimatation de notre crise brisant ainsi sa monoculture, voilà qu’un étrange brouillard recouvre l’agglomération d’Attique. Au Pirée, l’accentuation de ce rare phénomène, a même obligé les autorités portuaires à activer le plan anti-collision entre navires mardi 18 février, plan dont nous ignorions l’existence.
Christos le voisin, n’en peut plus, sa situation devient insupportable : “Je suis abattu, j’en ai assez de tout, je ne supporte plus ma situation, j’ai tout fait, j’ai tout tenté mais je ne trouve rien. Peux-tu m’aider... je veux envoyer par mail un courrier aux ambassades des pays du Golfe pour peut-être... avoir une chance de me faire immédiatement embaucher par un promoteur sur un chantier là-bas”.
Il y a eu aussi cette récente “affaire” d’un ami de Christos, lequel vient d’être amputé du pied puisque son diabète a été si mal soigné et il n’est pas le seul. Dans ce même... essor, de nombreuses jeunes mères quittent les maternités d’Athènes de nuit “en voleuse”, car elles ne peuvent pas faire face aux frais médicaux, tandis que les malades du cancer qui ne sont plus assurés n’ont guère de chance d’accéder à un quelconque programme de chimiothérapie ou d’un autre protocole
(...) des agriculteurs venus de toute la Grèce ont investi les rues d’Athènes, mercredi 19 février. Ils étaient plusieurs centaines de manifestants, déterminés mais seuls. Venus principalement suite à l’appel du parti communiste (KKE), ils ont dénoncé le récent tour de vis fiscal et l’augmentation de leurs coûts de production. On remarquera en tout cas que de nombreuses manifestations et rassemblements ont toujours lieu à Athènes, sauf que ces petits ruisseaux ne convergent pas. Signe encore des temps nouveaux ?