
La Commission européenne craint que l’échec des négociations internationales à Dubaï entraîne la fragmentation d’Internet. Dans un discours, la commissaire chargée de la politique numérique du Vieux Continent a mis en garde les pays contre cette perspective.
(...) Malgré deux semaines de discussion, aucun consensus n’a pu être dégagé. De nombreux pays occidentaux ont refusé de signer le traité de l’UIT, au motif que celui-ci est porteur de dangers pour la préservation de la liberté d’expression sur Internet. Les pays anglophones s’y sont opposés, tout comme les nations européennes. La France également a refusé de signer le texte.
Les nations se sont donc séparées sur un constat d’échec. Or, ces points de vue manifestement irréconciliables sont une menace pour l’Internet. Près de trois mois après la conférence de Dubaï, la commissaire européenne chargée de la politique numérique au sein de l’Union a mis en garde contre le risque de fragmentation du réseau des réseaux. (...) (...)
Dans un discours relatif à la gouvernance d’Internet, Neelie Kroes a constaté que la méfiance entre États allait en s’accroissant. "Je ne veux pas d’une guerre froide numérique !", a-t-elle lancé au parlement européen. Mais si la commissaire plaide pour un Internet unique, aplanir les divergences entre les nations occidentales et les autres États membres de l’UIT paraît être une tâche insurmontable.
Il existe pourtant des points sur lesquels l’Union européenne et les États-Unis sont prêts à négocier : la transparence en matière d’itinérance, l’accessibilité, l’efficience énergétique. Selon Neelie Kroes, des "bons compromis" ont été atteints à Dubaï. Mais d’autres sujets ne sont pas négociables : en particulier, celui-ci sur la manière dont Internet est géré. (...)
"L’Internet a été inventé par des universitaires. Il a des valeurs fondamentales incroyables qui se retrouvent dans son architecture : des notions comme l’ouverture, la transparence et le partage. Ce n’est pas hiérarchique, mais collaboratif. [...] Mais parce que d’autres n’aiment pas l’ouverture et la transparence, ils préfèreraient une gouvernance plus traditionnelle : hiérarchique et d’État à État". (...)