
Joe Biden, 46e président des États-Unis, débute son mandat dans des conditions difficiles sur les plans économique, sanitaire et social. Les nouvelles sont cependant meilleures sur le plan politique. Déjà assurés de la majorité à la Chambre des représentants, les Démocrates ont obtenu sur le fil le contrôle du Sénat. Démocrates et Républicains disposant chacun de cinquante sièges, la majorité au Sénat revient au « parti de l’âne » grâce à la voix de la vice-présidente Kamala Harris, présidente ès qualités de la chambre haute.
La domination démocrate dans les deux chambres, au moins acquise jusqu’aux élections de mi-mandat, autorise la nouvelle administration à prendre des mesures ayant d’importantes conséquences en matière budgétaire et fiscale. Ainsi, un énorme plan de relance de 1.900 milliards de dollars devrait être rapidement adopté. Dans la foulée, le programme économique développé par Joe Biden au cours de sa campagne pourrait être mis en œuvre, tout en évitant les décisions qui risqueraient de diviser plus encore un pays que le nouveau président s’est donné pour tâche de réconcilier.
Produire dans le respect de normes environnementales renforcées
La priorité du programme « Build Back Better » de Joe Biden est l’augmentation de la production et de l’emploi manufacturiers aux États-Unis.
Cette préoccupation rejoint celle de son prédécesseur Donald Trump, à qui elle permettait de justifier aussi bien les mesures de déréglementation environnementale que les droits de douane imposés à l’Europe et à la Chine. C’est sur la méthode que les deux présidents divergent. Joe Biden envisage en effet de relancer l’industrie américaine à travers un plan d’investissement dans des secteurs liés aux nouvelles technologies, de la voiture électrique à la 5G. (...)
Le programme démocrate se fixe d’ailleurs comme objectif la création d’un million d’emplois supplémentaires dans une industrie automobile qui s’éloignerait de l’utilisation des énergies fossiles pour s’inscrire dans la perspective d’une économie américaine à zéro émission nette à l’horizon 2050.
Pour soutenir ses réformes en faveur de l’environnement, Joe Biden a d’ores et déjà annoncé sa volonté de réintégrer les États-Unis dans le cadre de l’accord de Paris. Soucieux d’éviter un choc trop important sur l’activité économique de certains États particulièrement concernés par l’industrie pétro-gazière, il ne compte cependant pas interdire dans l’immédiat la fracturation hydraulique. Mais le renforcement envisagé de la réglementation visant à limiter les rejets de méthane et d’autres polluants engendrés par cette méthode d’extraction réduira forcément la rentabilité d’une industrie déjà mise à mal par la baisse du prix du pétrole due à la crise sanitaire.
Joe Biden ne semble pas prêt à abandonner la bataille économique et commerciale engagée par Donald Trump contre la Chine. Les hausses des droits de douane mises en place par son prédécesseur ne seront donc pas annulées dans l’immédiat. Cette bataille devrait cependant se déplacer, tant sur la forme que sur le fond. Au lieu de prendre des mesures unilatérales qui seraient immédiatement suivies de rétorsions coûteuses, le président compte se réengager dans l’Organisation mondiale du commerce et se servir de ce levier pour faire pression sur la Chine afin qu’elle respecte les normes internationales.
C’est justement en négociant pour obtenir des normes internationales plus strictes en matière de droit du travail et d’environnement que Joe Biden affiche la volonté de protéger l’emploi des Américains face aux importations en provenance des pays à bas coût.
Sur le plan intérieur, toujours dans l’optique de relancer la production manufacturière américaine, le programme de Joe Biden prévoit pour les entreprises un système de taxe à la délocalisation et de subvention à la relocalisation sous forme de crédit d’impôt. (...)
Rénover les infrastructures
Le programme démocrate intègre un vaste plan de rénovation des infrastructures, prévu pour s’étaler sur une décennie. (...)
Toutes ces rénovations seraient l’occasion d’orienter l’économie américaine dans le sens du développement des nouvelles technologies et des énergies propres. Rien qu’en ce qui concerne les routes et les ponts, 50 milliards de dollars de dépenses sont envisagés pour la seule première année du mandat de Joe Biden.
Protéger les familles et les travailleurs
Le programme économique de Joe Biden comporte un grand nombre de mesures en faveur des plus modestes jusqu’aux classes moyennes. Il s’agit tout d’abord d’élargir le champ d’application de l’assurance santé pour tous. Alors que près de 10% des Américains ne bénéficient d’aucune couverture en 2019, un chiffre en augmentation par rapport à 2018, le nouveau président voudrait atteindre un taux de couverture de 97%. Sans en préciser encore les modalités, il entend s’attaquer aussi au prix des médicaments, jugé trop élevé du fait de la faible concurrence qui existe dans le secteur de l’industrie pharmaceutique.
Pour protéger les travailleurs les plus précaires, Joe Biden envisage d’augmenter le salaire minimum fédéral à 15 dollars l’heure (environ 12 euros) à l’horizon 2025. Il veut aussi lutter contre tout ce qui limite le droit des travailleurs à se syndiquer en soutenant une loi qui protège les syndiqués contre les licenciements abusifs et en mettant en place des sanctions contre les entreprises qui classeraient sous le statut d’auto-entrepreneur ceux qui sont, de fait, leurs salariés. Il défend en effet le principe des négociations collectives pour permettre aux travailleurs d’obtenir de meilleures conditions de rémunération et d’emploi.
Le nouveau président souhaite également lutter contre les inégalités dont pâtissent les femmes et les minorités raciales sur le marché du travail. (...)
Toutes ces rénovations seraient l’occasion d’orienter l’économie américaine dans le sens du développement des nouvelles technologies et des énergies propres. Rien qu’en ce qui concerne les routes et les ponts, 50 milliards de dollars de dépenses sont envisagés pour la seule première année du mandat de Joe Biden.
Protéger les familles et les travailleurs
Le programme économique de Joe Biden comporte un grand nombre de mesures en faveur des plus modestes jusqu’aux classes moyennes. Il s’agit tout d’abord d’élargir le champ d’application de l’assurance santé pour tous. Alors que près de 10% des Américains ne bénéficient d’aucune couverture en 2019, un chiffre en augmentation par rapport à 2018, le nouveau président voudrait atteindre un taux de couverture de 97%. Sans en préciser encore les modalités, il entend s’attaquer aussi au prix des médicaments, jugé trop élevé du fait de la faible concurrence qui existe dans le secteur de l’industrie pharmaceutique.
Pour protéger les travailleurs les plus précaires, Joe Biden envisage d’augmenter le salaire minimum fédéral à 15 dollars l’heure (environ 12 euros) à l’horizon 2025. Il veut aussi lutter contre tout ce qui limite le droit des travailleurs à se syndiquer en soutenant une loi qui protège les syndiqués contre les licenciements abusifs et en mettant en place des sanctions contre les entreprises qui classeraient sous le statut d’auto-entrepreneur ceux qui sont, de fait, leurs salariés. Il défend en effet le principe des négociations collectives pour permettre aux travailleurs d’obtenir de meilleures conditions de rémunération et d’emploi.
Le nouveau président souhaite également lutter contre les inégalités dont pâtissent les femmes et les minorités raciales sur le marché du travail. (...)
Augmenter les impôts pour financer les réformes
Un plan de relance aussi ambitieux nécessite évidemment de dégager des capacités de financement considérables et, donc, d’augmenter la fiscalité face à des Républicains opposés à toute hausse d’impôt. Joe Biden souhaite notamment revenir sur une grande partie des baisses d’impôts accordées par Donald Trump, des baisses qui ont avant tout bénéficié aux plus riches. (...)
Malgré le contrôle que le Parti démocrate exerce sur le Congrès, l’administration Biden devra discuter de la mise en application de son programme économique avec les Républicains pour ne pas risquer d’aggraver les profonds clivages qui traversent la société américaine.
Joe Biden a annulé lundi la décision controversée de Donald Trump d'interdire aux personnes transgenres de servir dans l'armée si elles avaient besoin d'un traitement médical #AFP pic.twitter.com/jbW4LlbjUY
— Agence France-Presse (@afpfr) January 25, 2021