
Opposées au port du voile, mais plus encore à son interdiction : la grande majorité des féministes ont choisi leur camp, alors que le Conseil d’Etat se penche sur les arrêtés « anti-burkini ».
C’est une audience très attendue qui s’est tenue jeudi 25 août au Conseil d’État. La plus haute juridiction administrative de l’État examinait la légalité de l’arrêté « anti-burkini », pris par la mairie de Villeneuve-Loubet, après celle de Cannes, qui permet de verbaliser des femmes voilées ou trop habillées sur les plages. À la suite de ces communes de la Côte d’Azur une vingtaine d’autres, du Touquet à Nice, ont pris de tels arrêtés.
L’arrêt du Conseil d’État, qui sera rendu vendredi 26 août à 15h, permettra peut-être de mettre un terme au débat le plus clivant de l’été. Dans le milieu politique, il est difficile de trouver à droite des personnalités opposées à l’interdiction du burkini. Tandis que le Parti socialiste apparaît de plus en plus divisé, au sein même du gouvernement. (...)
Osez le Féminisme rappelle son opposition aux « mesures visant à restaurer la « pudeur » des femmes », dont le voile « est un des instruments », mais condamne ces arrêtés « anti-burkini ». Dans ce jeu politique, estime l’association, « les femmes de confession musulmane sont les grandes perdantes, victimes d’actes d’humiliation, sur fond de racisme et de sexisme ».
Dans la même veine, le collectif Les efFRONTé-e-s voit dans ces interdictions une « oppression des femmes voilées » et pose la question : « Comment peut-on dénoncer le voile comme moyen d’oppression des femmes, interroger les pratiques religieuses qu’elles subissent spécifiquement, et dans le même temps, les violenter dans l’espace public à cause de lui ? »
L’essayiste Caroline Fourest, farouche défenseure de la laïcité, au point d’être souvent taxée d’islamophobie par ses adversaires, rappelle ainsi : « Ce n’est PAS la laïcité à la française. Et c’est inacceptable. La plage n’est PAS une école publique »