
Le bilan de cette COP 22 peut sembler léger, se résumant... à l’agenda pour la prochaine réunion, en décembre 2018. Les 196 pays réunis à Marrakech se sont en effet engagés à mettre au point d’ici là les règles d’application de l’« Accord de Paris », né de la COP 21, désormais ratifié par 111 pays, plus l’Union européenne, et entré en vigueur le 4 novembre 2016.
Premier traité quasiment mondial sur le climat, il prendra effet en 2020, quand s’achèvera le précédent, le « protocole de Kyoto », qui n’est guère efficace, puisque les États-Unis ne l’ont pas ratifié et qu’il ne concerne que les pays dits développés, et donc pas la Chine et l’Inde par exemple.
Après les engagements de l’Accord de Paris, Marrakech devait être le moment des décisions pour des actions concrètes. On a parlé argent et surtout de l’affectation du fonds de 100 milliards de dollars par an (94 milliards d’euros) donné aux pays pauvres par les plus riches. La somme n’est pas loin d’être atteinte mais les discussions portent sur son utilisation. (...)
Les pays développés souhaitent en général que cette manne serve à réduire les émissions de gaz à effet de serre alors que les pays pauvres, qui préfèrent en général investir dans les moyens de faire face au changement climatique, dont ils ressentent déjà les effets.
La COP 22 a tout de même accouché d’une « plateforme des stratégies 2050 », ou, de son nom anglais, 2050 pathways. (...)
L’ombre du futur président des États-Unis, climatosceptique notoire qui juge que le réchauffement est un canular, planait sur la COP 22. Myron Ebell, le prochain directeur de l’EPA (l’agence de protection de l’environnement du pays, Environmental Protection Agency), est déjà nommé. Pourfendeur des efforts pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, il se présente sur son compte Twitter comme le « #1 enemy of climate change alarmism », c’est-à-dire l’ennemi numéro un de l’alarmisme sur le changement climatique. Les États-Unis pourraient trouver le moyen de sortir de l’Accord de Paris.
Il y aura sûrement matière à discussion lors de la COP 23, organisée par les îles Fidji. Pour des raisons pratiques, elle se déroulera à Bonn fin 2017.