
Camerail et onze actuels et anciens employés sont reconnus coupables d’« homicide involontaire » dans la catastrophe d’Eseka, qui avait fait 79 morts en 2016.
Deux ans après l’accident ferroviaire le plus meurtrier survenu au Cameroun et un an après l’ouverture de ce procès, les avocats des ayants droit et des rescapés du déraillement du train Intercity 152, qui dénonçaient régulièrement l’« attitude dilatoire » du groupe Bolloré, peuvent enfin exprimer leur joie.
« C’est un jour historique. Après le temps des pleurs, il est temps d’espérer »(...)
Le 23 mai 2017, la commission d’enquête formée par les autorités au lendemain du déraillement avait conclu à « la responsabilité, à titre principal, du transporteur, la société Camrail ».(...)
Après plusieurs heures de suspension, le juge prononce finalement les peines aux environs de 19 heures. Elles vont de trois mois de prison avec sursis à cinq ans d’emprisonnement ferme. Didier Vandenbon, l’ancien directeur général de la société, est condamné à six mois de prison avec sursis et à une amende de 600 000 francs CFA.
Cinq ans et trois ans d’emprisonnement sont prononcés respectivement à l’encontre de Mathias Yedna, le conducteur du train, et Fru Valentine, le chef de la sécurité de Camrail à Yaoundé à l’époque du drame. Un mandat d’arrêt est lancé contre eux. La compagnie ferroviaire est condamnée à payer une amende de 500 000 francs CFA.(...)
Blessée à la jambe et aux deux bras lors du déraillement et encore victime aujourd’hui « d’atroces cauchemars », Céline a « trop crié » de joie lorsqu’elle a appris, depuis Douala, la capitale économique, la condamnation de Camrail. « Je ne pensais pas que le puissant Bolloré pouvait être condamné, s’étonne la jeune femme, jointe par téléphone. Maintenant, je pense que ces grosses entreprises doivent comprendre que la vie des pauvres gens comme nous est aussi importante. »