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Camp de mineurs à Paris : "Les autorités laissent pourrir la situation"
Article mis en ligne le 23 juillet 2020

Les associations déplorent l’absence de réaction de l’État alors que depuis 22 jours, quelque 75 mineurs isolés en recours dorment sous des tentes en plein coeur de la capitale française. Elles dénoncent une "volonté de la part des autorités de laisser pourrir la situation".

"On a installé le campement il y a 22 jours et il ne se passe pas grand-chose", souffle Corinne Torre, chef de mission France à Médecins sans frontières (MSF). Dans le camp de mineurs isolés de Paris, installé près de la place de la République le 30 juin, la situation s’enlise pour les quelque 75 jeunes qui vivent sous des tentes.

Les associations - dont MSF, Utopia 56 ou encore les Midis du Mie - ont monté ce campement en plein coeur de la capitale afin d’alerter les pouvoirs publics sur l’absence de prise en charge des mineurs en recours et pousser les autorités à repenser l’ensemble du dispositif d’accueil des mineurs en France. En effet, quand la minorité d’un jeune n’est pas reconnue par l’Aide sociale à l’enfance (ASE), il ne peut prétendre à aucune aide de l’État. Ce sont donc les associations qui les prennent en charge. (...)

Mais les humanitaires, las de palier les "manquements des autorités", ont donc engagé un "rapport de force". "Je savais que cela allait être compliqué mais je pensais quand même que l’État réagirait un peu plus vite", déclare la responsable de MSF.

La ville de Paris prête à ouvrir un lieu

Les militants ont envoyé la semaine dernière des lettres au Premier ministre, au ministre de l’Intérieur, à celui de la Justice et de la Santé. Toutes sont restées sans réponse. "Il y a clairement une volonté des autorités de laisser pourrir la situation", dénonce Yann Manzi, fondateur d’Utopia 56. (...)

Une petite évolution a tout de même été observée au niveau local. La ville de Paris et le département de la Seine-Saint-Denis - en première ligne sur la question des mineurs en Île-de-France - ont accepté d’ouvrir un lieu pour y héberger des jeunes en recours mais à la condition que l’État le finance à hauteur de 50%, indique Corinne Torre. "La mairie de Paris a même trouvé un site mais il n’y a toujours personne qui nous répond au sein du gouvernement", déplore-t-elle.

Contacté par InfoMigrants, le ministère de l’Intérieur n’a pas répondu à nos sollicitations.

En attendant, l’ambiance dans le camp se fait de plus en plus pesante. (...)