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Camp de mineurs à Paris : "On restera ici tant qu’on n’aura pas obtenu de solutions pour ces jeunes"
Article mis en ligne le 4 juillet 2020

Un campement de mineurs isolés étrangers a été installé en plein centre de Paris dans la nuit de lundi à mardi par des associations afin d’alerter sur la situation des mineurs en attente du résultat de leur recours. Les jeunes et les associations se montrent déterminés à poursuivre l’occupation des lieux, tant que des solutions de prise en charge ne sont pas apportées par les autorités. (...)

L’ambiance est bon enfant : quelques jeunes, les yeux tout juste ouverts, prennent leur petit déjeuner distribué par des associations tandis qu’un autre groupe se forme pour aller faire leur toilette. Un peu plus loin, sous une grande tente installée pour l’occasion, une bénévole donne un cours de français à un autre migrant.
La vie s’organise au fur et à mesure des jours et chacun prend ses marques petit à petit. Les règles de vie en communauté trônent au point de réunion du campement, des sanitaires ont été installées par la Ville à l’entrée du site, des activités comme des matchs de football ou des cours de guitare sont prodiguées par les humanitaires pour occuper les jeunes.

"Rendre visible" les mineurs en recours

Ce campement composé de 75 personnes, qui se déclarent mineurs isolés étrangers (MIE), a été installé dans la nuit de lundi 29 juin au mardi 30 juin en plein centre de la capitale française par plusieurs associations - dont Médecins sans frontières (MSF), Utopia 56 ou encore Les Midis du Mie. Ces jeunes, majoritairement originaires d’Afrique de l’Ouest, étaient jusque-là pris en charge par les humanitaires. "Le but est de rendre visible ces enfants qui ont été déboutés de leur reconnaissance de minorité et qui attendent le résultat de leur recours sans être pris en charge", signale Yann Manzi, d’Utopia 56.
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en attendant le verdict de leur appel - qui peut durer en moyenne entre six et quatorze mois - des centaines de jeunes se retrouvent livrés à eux-mêmes, dans les rues, avant que les associations ne les prennent en charge dans des hébergements solidaires ou des structures dédiées.

Plus de 50% des recours aboutissent à une reconnaissance de minorité

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Le texte stipule que même si un recours est entamé, le jeune doit être pris en charge", notent les militants. D’autant que les enfants font partie des populations les plus vulnérables aux risques d’exploitation comme la prostitution ou le travail forcé. (...)

Crainte d’un démantèlement

Reste que pour l’heure, la réponse de la préfecture inquiète les militants. Les associations ont demandé à rencontrer le préfet de la région Île-de-France "pour repenser le dispositif des mineurs isolés et redéfinir leur prise en charge". Mais Michel Cadot ne l’entend pas de cette oreille et renvoie les mineurs vers les dispositifs de mise à l’abri des migrants à la rue - des structures accueillants des adultes. "Le préfet ne comprend rien ou ne veut rien comprendre. Il veut démanteler ce campement mais si des jeunes disparaissent dans la nature après une évacuation, il devra en assumer la responsabilité", prévient Corinne Torre.
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Malgré la menace d’un démantèlement, les avis sur le camp sont unanimes. Lors d’une réunion organisée jeudi soir après la réponse de la préfecture, "les jeunes ont tous demandé à rester ici" (...)