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Ce lycée qui apprend l’art difficile d’être libre
LAP ! Un roman d’apprentissage par Aurélia Aurita (Les Impressions Nouvelles), sorti le 7 janvier 2013.
Article mis en ligne le 20 mars 2014
dernière modification le 16 mars 2014

Une dessinatrice de BD s’est plongée durant un an dans l’univers du Lycée autogéré de Paris (LAP). Un étrange morceau de Mai-68 au cœur de l’Education nationale.

Ce truc, c’est le "LAP", acronyme du Lycée autogéré de Paris, une structure publique créée en 1982, dépendant de l’Education nationale, où travaillent des enseignants ordinaires. Enfin, ordinaires n’est sans doute pas le mot… "Il était une fois sans proviseur ni surveillants", commence "LAP !" Ajoutons : sans sonnerie, sans notes, sans contrôles et sans devoirs.

Et où les élèves disposent du droit à la "libre fréquentation" - donc du choix de venir ou pas en classe, d’arriver au milieu de cours, de repartir quand ils le souhaitent, d’assister à presque toutes les réunions des profs, de donner leur opinion et même de voter en A.G.. De quoi donner le vertige à une majorité de lecteurs passés par les lycée "tradi" (dits aussi "jules-ferrystes", ou "systèmes de coercition"…).
Autogestion oblige

En contrepartie de ces libertés, les 250 "lapiens" parisiens sont tenus de faire à tour de rôle (autogestion oblige) le ménage, les courses et même la cuisine pour la cafétéria. Si l’homme à tout faire du lycée a besoin de bras, ils peuvent décider de lui donner un coup de main, ou bien aller rejoindre un atelier BD, rock, ou de glander dans le jardin…

Régulièrement, les lycéens exposent leur OVNI (objets valorisants non-identifiés), un travail personnel jugé par les enseignants, aussi important que les cours classiques. Lesquels sont, il faut préciser, assurés en binôme, avec un prof "qui sait" (celui de la discipline enseignée) et un autre "qui ne sait pas", pour casser la barrière entre enseignants et enseignés !
"Flics de la pensée"

Comment ce phalanstère soixante-huitard, cet "orchestre sans chef d’orchestre" comme le nomme l’auteure, peut-il fonctionner ? Eh bien, la BD d’Aurélia Aurita a le mérite de montrer que si ses principes sont admirables, leur mise en pratique est parfois ardue. (...)