
Si l’on met de côté le « pacte de responsabilité » proposé par le président de la République aux irresponsables du Medef, dont le « responsable » Pierre Gattaz se dit « prêt à jouer le jeu » (Le Monde, 5 et 6 janvier 2014), c’est-à-dire à faire empocher par les actionnaires quelques dizaines de milliards d’euros supplémentaires, l’année des économistes commence plutôt bien.
Plusieurs économistes renommés expriment maintenant ouvertement leur scepticisme vis-à-vis des incantations à la croissance économique pour résoudre des problèmes qui ne proviennent pas autant qu’on le dit d’un manque de celle-ci. Souvent, ils abjurent même leurs anciennes convictions, mais ne boudons pas notre plaisir.
L’OFCE, anciennement temple de la relance keynésienne de court terme, est en train de virer de bord et peut-être de renouer avec le Keynes des Perspectives économiques pour nos petits-enfants.
Le 18 juin 2002 (il y a donc près de 12 ans), l’OFCE m’avait invité à présenter mes travaux sur la soutenabilité. Tout le staff de l’OFCE était là, Jean-Paul Fitoussi en tête, qui présidait la séance. Tous avaient ouvert des yeux ronds en m’entendant expliquer exactement ce qu’écrit aujourd’hui Xavier Timbeau. Un bon bout de chemin parcouru par les keynésiens !
Le même jour, dans le même Monde, Daniel Cohen livre un stimulant « Affranchissons-nous de notre dépendance à la croissance ». Non pas en usant du désormais argument admis presque partout, « la croissance infinie est impossible », mais en prenant à revers l’idéologie entourant les dépenses publiques et sociales
Toutes les nouvelles économiques sont-elles aussi bonnes dans l’édition économique ? Non bien sûr, ne rêvons pas. Un récent opus à la mode écrit par deux éminents confrères, Christian de Perthuis et Pierre-André Jouvet, disserte sur Le Capital vert, Une nouvelle perspective de croissance (Odile Jacob, 2013). Je reviendrai bientôt plus longuement sur la problématique de ce livre
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