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Cédric, 40 ans, père de cinq enfants, meurt après un « banal » contrôle de police
Article mis en ligne le 6 janvier 2020
dernière modification le 22 juillet 2022

Vendredi 3 janvier, 9h30, Cédric est contrôlé par une patrouille de police. Dimanche 5 janvier, 3h30, Cédric meurt à l’hôpital Georges-Pompidou où il avait été admis en urgence absolue...

La scène s’est déroulée vendredi dernier quai Branly, à Paris, dans le VIIe, à l’angle de l’avenue Suffren, vers 9h30. Cédric, livreur de son état, qui pilote un scooter de 50 cm3, est contrôlé par une patrouille de police, il tenait son téléphone dans sa main gauche.

Les échanges entre Cédric, livreur de son état, et la police sont houleux, les insultes pleuvent ; descendu de son scooter et alors qu’il tente à plusieurs reprises de filmer la scène, il est physiquement repoussé puis menotté. Il tente d’expliquer aux policiers qu’ils n’ont pas le droit de le toucher.

Peu de temps après, le visage de Cédric est violacé, constatant qu’il est en train de faire un malaise, les policiers tentent un massage cardiaque en attendant le SAMU qu’ils viennent d’appeler… (...)

L’IGPN a été saisie, c’est toujours le cas lorsque les forces de l’ordre sont mises en cause ce qui arrive de plus en plus souvent…

Me Arié Alimi, avocat désigné de la famille, lance un appel à témoin sur les réseaux sociaux, appel que nous relayons : « Appel à témoin : Hier, 9h56, Cédric C., livreur, 40 ans, est contrôlé par des policiers angle Suffren/quai de Branly. Au cours de ce contrôle routier, son cerveau cesse d’être oxygéné. Clef d’étranglement ? Plaquage ? Simple crise cardiaque ? »

Maître Alimi explique : « Il est probable que le cerveau de Cédric n’ait pas été suffisamment oxygéné pendant quelques minutes, ce qui ouvre plusieurs hypothèses, comme un plaquage ventral, ou une clé d’étranglement. Nous avons toutes les raisons de croire, en tout cas, qu’il ne s’agit pas d’un arrêt cardiaque spontané, mais provoqué. L’autopsie qui va être pratiquée nous permettra d’en savoir plus, et notamment si les policiers sont à l’origine de ce drame. Cédric souffrait certes d’hypertension artérielle, mais il n’avait jamais eu le moindre malaise cardiaque de quelque nature que ce soit ». (...)

Il ne s’agit pas, ici, d’accuser a priori la police de s’être rendue coupable de violences ayant entrainé la mort de Cédric, mais la question doit être posée, c’est évident ; l’autopsie permettra sans aucun doute d’orienter l’enquête dans un sens ou dans un autre, à charge ou à décharge en ce qui concerne les forces de l’ordre.

La répression policière systématique, aveugle, violente pour ne pas dire extrême, qui accompagne chaque cortège de manifestants depuis 14 mois laisse planer un doute, la suspicion voire la défiance à l’encontre de la police nationale commence à s’installer dans l’opinion publique, les motifs ne manquent pas.

Le climat est tel que, quels que soient les résultats de l’enquête confiée à l’IGPN, la police sera soupçonnée.

Pour une raison simple : on connait déjà ses conclusions.